La Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) de Tizi Ouzou rencontre depuis plusieurs mois des difficultés pour promouvoir des projets d'investissement. Selon le directeur général, M. Moudoud, la CNAC finance de moins en moins de projets de création de microentreprises. « Nous avons enregistré 5 677 dossiers qui entrent dans le dispositif destiné aux chomeurs-promoteurs âgés entre 35 et 50 ans. Notre caisse finance les projets à hauteur de 2 milliards de dinars, mais malheureusement, actuellement, des dossiers d'investissement sont bloqués », a indiqué jeudi dernier M. Moudoud, lors du forum organisé par le quotidien La Dépêche de Kabylie. Les secteurs d'activité que finance la CNAC (à hauteur de 10 %) sont l'agriculture, notamment l'élevage, les transports, le bâtiment, les services et la fabrication. Selon le même responsable, uniquement 87 dossiers ont été acceptés par les banques. Pis, les secteurs tels que l'agriculture, les transports de voyageurs et de marchandises qui représentent 56 % des dossiers déposés auprès de la CNAC, sont bloqués au grand désarroi des chômeurs qui ne comprennent pas les raisons réelles du rejet de leurs dossiers. C'est l'argument « secteur saturé » qui est souvent évoqué pour expliquer le non- aboutissement des demandes de financement. M. Aït Aider, directeur régional de la BNA, présent au forum, précisera : « Pour des raisons historiques, seule la BADR finance les projets agricoles. La BNA, par exemple, n'a pas formé de techniciens en agriculture qui sont à même de traiter convenablement les dossiers d'investissement dans ce secteur. Mais, pour les dossiers ANSEJ, notamment pour les transports, nous accompagnons les transporteurs qui présentent une décision d'exploitation de ligne. A ce sujet, je dois avouer que la banque rencontre trop d'impayés dans le secteur des transports et c'est pour cela que des restrictions ont été imposées ». Les responsables de la CNAC disent que les lourdeurs du secteur bancaire sont pesantes. M. Moudoud constate : « La BADR applique les mêmes conditions d'éligibilité à un agriculteur de Tizi Ouzou que celui de Médéa. On exige une superficie de terres unique de 0,5 hectare en irrigué et 2 hectares pour l'élevage. La BADR adopte des normes restrictives sans tenir compte des spécificités des régions. ». A Tizi Ouzou, depuis plusieurs années, on parle avec insistance d'investissement et de création d'emplois. Mais nul ne veut divulguer le taux de chômage. On se contente d'annoncer le taux d'il y a deux ans. En 2003, il était de 31,65 %. Le désinvestissement a atteint des seuils alarmants à Tizi Ouzou. Ces dernières années, 25 EPL (entreprises publiques locales) ont été dissoutes, 32 EPE et 4 entreprises privées dissoutes ou compressées.