C'est dans le souci de mettre fin à l'anarchie qui caractérise le domaine public de l'affichage publicitaire, à la veille de la publication d'un cahier des charges définissant la manière d'octroyer les espaces publicitaires et les lois régissant ce domaine, que les services de la wilaya d'Alger viennent d'organiser le 1er salon du mobilier urbain qui se tient depuis samedi dernier et jusqu'à aujourd'hui au pavillon « B » de la Safex. Les besoins de la première phase du renouvellement du mobilier urbain visent l'installation de 70 kiosques multiservices, 350 abribus et 50 vespasiennes (toilettes publiques), un marché qui avoisinerait les 20 millions de dinars et que les afficheurs présélectionnés par la commission de wilaya auront à débourser pour embellir la ville d'Alger et donner un vrai visage à la capitale du pays. Cette manifestation a vu la participation d'une vingtaine d'opérateurs, dont cinq étrangers. Selon les exposants, cette démarche vise à la fois à agrémenter la capitale et à rentabiliser les espaces publicitaires au profit des collectivités locales. Une idée qui s'est d'ailleurs concrétisée, avouent-ils, à Tunis, à Casablanca et dans pratiquement les grandes villes européennes. Elle consiste à céder en concession des espaces publicitaires aux professionnels du domaine en contrepartie de la mise en place d'un ensemble de mobiliers urbains (abribus, bancs publics, poubelles, toilettes publiques, etc.). Pour Mme Benblidia, responsable de A+, il faut que le marché du mobilier urbain soit ouvert à tout le monde sans exception et que le meilleur gagne. Cette entreprise spécialisée dans l'affichage offre aussi une panoplie de mobiliers. Cet avis est partagé par Erich Alouzen, directeur régional de régie7, premier afficheur présent dans 85 pays. Une boîte tunisienne, partenaire de La Firma, représentant exclusif de Metalco. « Nous voulons redonner le sourire aux algériens. » De son côté, M. Fernan, directeur général adjoint d 'Avenir Décoration, déclarera que les abribus et l'ensemble du mobilier urbain sont des mesures d'accompagnement : « Nous exploitons une partie de cet ensemble pour les spots publicitaires en contrepartie d'un contrat d'exploitation des espaces pour l'implantation de panneaux. » D'autres exposants, à l'instar d'Al Pub, ANEP, ESPSR, Eurl Meric, ISH Pub, Afric Plast, Poly Cab ou Apcs, ont versé dans le même sens. Des gérants de boîtes de publicité nous ont fait part de leur étonnement quant à la condition d'acquérir un abribus ou un mobilier urbain pour une participation au salon. « Je viens de débourser plus de 15 millions de centimes pour l'acquisition de cet abribus et 30 000 da pour un banc public », tempête-t-il. Notre interlocuteur s'estime lésé par les récentes opérations des pouvoirs locaux qui lui ont rasé plusieurs panneaux publicitaires, sans, dit-il, en être avisé au préalable, ce qui lui a causé une perte financière inestimable. L'éclairage, une affaire de professionnels Sous le thème « Gestion déléguée de l'éclairage public », le groupe Belux, leader en Algérie dans la fabrication et la distribution de matériels et d'appareils d'éclairage, a, lors du petit-déjeuner-débat organisé avant-hier à l'hôtel Sofitel, fait état du malaise des villes algériennes : « Nos villes sont mal éclairées en dépit de la présence de nombreux points lumineux. » C'est l'avis même des élus locaux invités à cette occasion. « La wilaya d'Oran à elle seule compte 6 entreprises déléguées à la gestion de l'éclairage public et d'ambiance, deux entreprises publiques et quatre autres du secteur privé. Cette expérience a été élargie à d'autres villes de l'ouest du pays, à l'instar de Mostaganem, Relizane, Tiaret, Tissemsilt », témoignent les interlocuteurs. Ces derniers précisent que cela pourra assurer un cadre de vie agréable et la sécurité aux activités commerciales en nocturne. Une réhabilitation de l'espace piéton incitera les gens à sortir la nuit. Les responsables locaux doivent confier la gestion et la maintenance à des professionnels. La gestion, c'est prévenir, maintenir à tout moment un éclairage harmonieux. Tout en économisant l'énergie électrique. « On n'éclaire pas de la même manière une rue commerçante, un édifice culturel, public ou un jardin. »