La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a lancé, hier, officiellement un avis d'appel d'offres international, pour l'exploration et l'exploitation pétrolières et gazières, au niveau de 12 blocs au large des eaux territoriales sahraouies. « Le gouvernement de la RASD annonce formellement l'ouverture d'une initiative d'attribution de permis pour permettre aux sociétés pétrolières et gazières internationales de participer à l'exploration de son territoire offshore », a indiqué un communiqué de l'organisme sahraouie SADR Offshore Oil & Gas Licence Offering. Cet avis d'appel, précise la même source, est ouvert jusqu'au 17 octobre de l'année en cours et concerne 12 blocs offshore. Soit à la veille de la fin du mandat de la Mission des Nations unies au Sahara-Occidental (Minurso), renouvelé fin avril dernier. Il s'agit de Tah, Daoura, Amgala, Haouza, Farsia, Mahbes, Imlili, Gelta, Djrifa, Midjak, Zoug et Laghouira. Le même communiqué signale également que l'initiative d'attribution de cette offre, qui intervient, faut-il le souligner, à la veille de la célébration, le 20 mai prochain, des festivités du 32e anniversaire du déclenchement de la lutte nationale et de la création du Front Polisario, « a été lancée pour préparer la pleine récupération de notre territoire, à mesure que le procédé de médiation de l'ONU avance vers une solution durable du conflit entre la RASD et le Maroc ». De Londres où il se trouvait pour participer au lancement de cet avis d'offres, Emhamed Khaled, conseiller du Président de la RASD, a indiqué pour l'agence sahraouie presse service (SPS), que la décision de la RASD intervient suite à des opérations de cadastre et d'exploration menées par la compagnie australien Vision Oil and Gas au large des côtes sahraouies, et ce, 16 mois après l'entrée en vigueur d'un contrat signé avec la compagnie australienne en 2001, l'année qui a vu le Maroc signer deux contrats avec la compagnie américaine Kir McG et la firme française Total. Le gouvernement de la RASD a, pour sa part, considéré que les activités de Kerr Mc Gee, une compagnie américaine, qui se propose de réaliser dans son territoire offshore (au large des côtes sahraouies) aux termes d'un accord, sont en infraction avec l'avis juridique de l'ONU. La même source signale que « le gouvernement de la RASD examinera toutes les options à sa disposition pour empêcher de telles activités illégales et provocatrices ». Emhamed Khaled, tout en estimant qu'« en adoptant cette politique pétrolière tournée vers l'avenir, la direction sahraouie mise sur l'inévitable indépendance », souligne que « le gouvernement de la RASD estime que le grand potentiel de ses ressources jouera un rôle important dans le développement d'une nation indépendante et démocratique ». La RASD, selon le communiqué du gouvernement sahraoui, assure les investisseurs qu'elle respectera pleinement toutes ses obligations. M. Kheddad a pris soin, par ailleurs, de préciser que la signature des contrats s'effectuera selon deux formules. La première se fera conformément à un accord sur la distribution du produit, qui entrera en vigueur dès le règlement de la question sahraouie et l'adhésion de la RASD à l'ONU en tant qu'Etat pleinement souverain sur ses territoires et ressources. La seconde formule consiste en un accord de garanties couvrant la période séparant la signature du contrat et son entrée en vigueur une fois la souveraineté nationale recouvrée et l'indépendance réalisée. La même source a enfin noté qu'en vertu de ce type d'accords, les compagnies contractantes octroient des affectations financières que la direction sahraouie utilisera pour la relance des secteurs prioritaires, la formation des cadres et le développement de la prospection d'autres ressources naturelles du sol sahraoui.