Au cours de sa session nocturne mardi, le Congrès des députés, Chambre basse, du Parlement espagnol, a voté à l'unanimité une motion dans laquelle il réitère son soutien au “droit du peuple sahraoui à l'autodétermination”. Présenté par Coalition Canaria, le groupe parlementaire des Îles Canaries, le texte appelle le gouvernement ibérique à promouvoir toute initiative politique à même de contribuer à l'aboutissement à “un accord consensuel entre les deux parties”, sur la base de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. La motion demande au gouvernement de Zapatero de défendre toute solution “urgente, juste et définitive” au conflit du Sahara occidental et d'accroître l'aide aux camps de réfugiés sahraouis. Cet appel intervient au moment où les autorités espagnoles semblent marquer le pas quant à l'attitude à adopter dans cette affaire, notamment après la campagne marocaine qui avait coïncidé avec la visite du souverain ibérique au royaume chérifien. Les parlementaires remettent ainsi sous les feux de la rampe le dossier du Sahara occidental, alors que l'Union du Maghreb arabe s'apprête à tenir enfin son sommet, après un gel de plus d'une décennie à cause de ce conflit. C'est à la lumière du réchauffement des relations algéro-marocaines, dû à un accord tacite entre les deux pays de laisser ce sujet de côté que ce rendez-vous a été fixé, après maintes médiations de la part des autres membres de l'UMA. Ceci étant, le président Abdelaziz Bouteflika ne s'est pas privé, au cours de son séjour en Amérique latine, d'évoquer la question du Sahara occidental avec ses homologues brésilien et chilien, qui ont apporté leur soutien à la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité 1 495, relative au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Pendant ce temps, la République arabe sahraouie démocratique s'est également mise de la partie, en lançant un avis d'appel d'offres international, pour l'exploration et l'exploitation pétrolière et gazière, au niveau de 12 blocs au large des eaux territoriales sahraouies. L'appel à la concurrence internationale est ouvert jusqu'au 17 octobre prochain, et concerne des blocs off-shore, en l'occurrence Tah, Daoura, Amgala, Haouza, Farsia, Mahbes, Imlili, Gelta, Djrifa, Midjak, Zoug et Laghouira, a indiqué M. Mohamed Khaddad, coordinateur sahraoui auprès de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso), lors d'une conférence de presse, tenue avant-hier à Londres, en présence des représentants du corps diplomatique des pays intéressés par la signature de contrats avec la RASD. Les Sahraouis agissent en vertu de l'avis juridique de l'ONU, qui a estimé en janvier 2002 que le Maroc n'a pas de souveraineté sur le Sahara occidental, et qu'il n'a, par conséquent, aucun droit, du point de vue du droit international, de conclure des marchés avec des compagnies internationales, pour l'exploitation des richesses de ce territoire occupé. Reste à savoir maintenant si le Sommet de l'UMA pourra se tenir sans que cette question qui fâche ne soit abordée. K. ABDELKAMEL