La mise à niveau des entreprises algériennes aux normes européennes doit impérativement obéir à certains critères d'éligibilité exigés par les pays de l'Europe pour permettre la libre circulation des produits nationaux dans l'Espace économique européen (EEE). Des conditions draconiennes similaires aux travaux d'hercule doivent, en effet, être remplies par un chef d'entreprise pour que son produit puisse prétendre obtenir le marquage CE. C'est ce qui est ressorti du séminaire organisé à ce sujet par la Chambre de commerce et d'industrie Rhumel (CCIR), les 17 et 18 mai en cours à l'hôtel Cirta, en collaboration avec l'Eurodéveloppement PME. Animé par M. Belaribi, expert en management qualité et représentant d'un organisme certificateur, ainsi que par un expert étranger, Robert Dupuis, expert auprès de l'Eurodéveloppement, cette rencontre a permis aux chefs d'entreprise et représentants de celles-ci de prendre connaissance du chemin à parcourir, semé d'obstacles, pour qu'un produit bénéficie du marquage CE. Ce dernier reste facultatif lorsqu'il se situe à un niveau national, mais il devient par contre indispensable pour qu'un produit non fabriqué dans un pays de l'Europe y soit commercialisé, car il garantit déjà un minimum de sécurité aux consommateurs. Pour ce faire, les chefs d'entreprise doivent se conformer aux dispositions des directives de marquage et développer une stratégie infaillible afin de franchir les 7 étapes nécessaires à l'obtention d'un certificat de marquage CE. Dans le cas où ils arrivent à passer la toute première étape, en procédant notamment à l'identification du fabricant, ils devront en second lieu désigner un mandataire dans l'un des pays membres de l'espace européen et le rémunérer. Une obligation pour les personnes qui ne sont pas d'origine européenne. Ainsi, tout patron d'une entreprise nationale qui ambitionne de commercialiser son produit sur le marché européen devra débourser beaucoup d'argent, selon Robert Dupuis, d'autant que les démarches menées pour l'obtention d'un marquage CE sont longues et onéreuses pour l'entreprise. L'expert français estime, en outre, qu'avant de se lancer dans cette aventure, le fabricant doit avoir la certitude que son produit puisse trouver preneur en Europe et attirer des clients potentiels. A cet effet, Robert Dupuis, installé en Algérie depuis 1999, a mis en évidence l'absence d'écoute-client de la part de nos chefs d'entreprise, or, selon ses propos, « tout est basé sur l'écoute et la qualité du produit pour pouvoir satisfaire les exigences des clients et assurer la pérennité de l'entreprise ». Au demeurant, avant de chercher à « exporter » leurs produits outre- mer, où la concurrence est rude, les chefs d'entreprise algériens doivent, au moins, mesurer l'incidence de leurs produits sur le marché algérien et améliorer leurs prestations de service. Selon l'expert français, eu égard aux exigences du marquage CE, qui ne donnent pas lieu à l'erreur, les entreprises algériennes prendraient moins de risques si leurs patrons arrivaient à s'associer avec un partenaire issu de la Communauté européenne, pour lequel le « parcours du combattant » pour décrocher un certificat de marquage CE serait plus aisé.