L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne en vigueur depuis le 1er septembre 2005, n'est pas efficient pour l'Algérie. Il marque un pas supplémentaire dans la faiblesse de la coopération de plus en plus réduite entre l'Europe et ses voisins de la Méditerranée.Les principaux éléments de cet accord devraient être un dialogue politique et un dialogue économique assortis de l'établissement progressif d'une zone de libre-échange, en conformité avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La coopération financière avec l'UE date depuis longtemps, puisqu'elle se fonde sur l'accord de coopération conclu entre la communauté européenne (qui a précédé l'UE) et l'Algérie en 1976, complété par quatre protocoles financiers successifs. Cette coopération financière et économique a jusqu'ici souffert de difficultés. L'UE demeure le principal partenaire de l'Algérie pour le commerce des biens et des services. Plus de 75 % des importations de l'Algérie se font à partir de l'espace européen. Selon M. Ali Bey Nasser, président de l'Association nationale des exportateurs algériens, le fossé des échanges commerciaux entre les deux parties enregistre un fort déséquilibre. "Il y a eu en 2007, en terme de perte de fiscalité, un chiffre d'environ 550 millions de dollars. Cette situation va en s'accentuant d'année en année. Pour arriver à l'horizon 2017, avec une dispense totale des droits de douane, cela va être beaucoup plus lourd compte tenu de l'importance du courant d'échange entre l'Algérie et l'Union européenne". Selon la même source, les produits algériens rencontrent des difficultés à s'imposer sur le marché européen, notamment en matière d'adaptation aux normes internationales. "L'entreprise algérienne n'a pas encore atteint l'organisation managériale pour aller vers l'espace européen, où il y a des contraintes et des conditions de normes et de qualité". Il ajoute que l'environnement économique et juridique en Algérie "n'est pas encore favorable aux exportations. Il faudrait avant tout mettre en place une stratégie d'exportation en Algérie".De l'avis de nombreux opérateurs algériens, l'accord d'association Algérie-UE ne fait pas l'affaire de l'Algérie, puisque les importations provenant de l'espace européen ont atteint plus de 12 milliards de dollars alors que les exportations algériennes vers l'Europe ne représentent que 800 millions de dollars. Cet écart montre à l'évidence, que l'accord en question est bien défavorable à notre pays surtout qu'il n'a pas la couverture sectorielle en matière d'exportation algérienne. Les échanges commerciaux entre les deux parties, tout comme les investissements européens en Algérie, ont moins progressé que prévu. Sur le plan des résultats économiques, et au regard du contenu juridique de l'accord d'association, le partenariat n'a pas atteint ses objectifs. Les échanges commerciaux entre l'Union européenne et l'Algérie sont, en effet, souvent plus concurrents que complémentaires et profitent beaucoup plus aux Européens qu'aux Algériens. C'est dire que jusqu'à présent, le volume des échanges reste très faible. La création de la zone de libre-échange à l'horizon 2012, reste symbolique vis-à-vis, notamment de la mise en œuvre conforme aux dispositions et objectifs de cet accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. Selon un économiste algérien, traitant des politiques algériennes dans l'intégration européenne, les échanges entre l'Algérie et l'UE sont intersectoriels. Cependant, l'Algérie a un seul avantage comparatif dans les hydrocarbures. Depuis les années 1990, les politiques économiques ont essentiellement pour objectif de transformer l'économie algérienne centralisée en une économie libérale ouverte. Cela se traduit par la volonté des pouvoirs publics d'intégrer l'économie mondiale et l'espace européen. Les politiques commerciales ont suivi la tendance des réformes, ces politiques sont de plus en plus libérales, ainsi que la démonopolisation du commerce extérieur, ont boosté les échanges de l'UE. La préoccupation de l'Algérie dans l'établissement progressif d'une zone de libre-échange entre pays différents en terme de productivité, produit certaines préoccupations. Dans le cas de l'Algérie, les entreprises algériennes redoutent la concurrence engendrée par la technologie des entreprises européennes, assure le même économiste. D'après lui, ceci implique une condition nécessaire à la réussite de l'ouverture qui passe par la mondialisation et la mise à niveau des entreprises. Le contexte actuel de l'économie algérienne reste fragile, malgré l'amélioration des indicateurs macro-économiques. Cette fragilité, dit-il, se traduit par la dépendance vis-à-vis des recettes pétrolières. "Parmi les objectifs de l'accord d'association, on trouve la diversification de l'économie algérienne afin de réduire cette dépendance. Les effets du processus d'intégration restent mitigés. L'économie algérienne, peut-être, n'est pas encore prête à cette ouverture, l'accélération des réformes est vitale et l'amélioration des institutions économiques peuvent s'avérer indispensables afin d'escompter les fruits attendus", conclut-il.