La problématique du suicide en Kabylie qui alimente les débats depuis plusieurs mois a fait l'objet d'un traitement particulier lors de la journée d'étude sur les conduites suicidaires qui s'est déroulée à l'EHS de Tizi Ouzou. Dr Ziri, maître-assistant au sein de cet établissement et l'un des organisateurs de cette rencontre, déclare qu'en « l'absence de données statistiques dans les autres wilayas du pays, nous ne pouvons dire que c'est en Kabylie que les gens se suicident le plus. » C'est une raison pour laquelle « la médiatisation et la stigmatisation de cette région concernant ce phénomène sont injustifiées », ajoute-t-il. Les chiffres que Dr Ziri avance affichent une baisse considérable du taux de suicide entre l'année 2000 et 2004. « Le nombre de décès par suicide en 2004 est de 62 personnes, alors qu'en 2000, il était de 93 », affirme-t-il. De son côté, Dr Boudarène déclare que « le brusque intérêt pour les chiffres, particulièrement en Kabylie, vient du fait que cette région est en crise politique avec le pouvoir central, avec les retombées que l'on sait. » Concernant justement le problème des chiffres et des données statistiques dans les autres wilayas Dr F. Z. Sebaâ, membre du groupe de recherche sur le suicide (GRASC) à Oran, fait part de ces difficultés qui les empêchent, elle et ses collègues, de bien mener leur travail. « Il n'existe aucun recensement fiable des tentatives de suicide et des suicidés. L'absence de communication entre les différents services médicaux, médico-légaux et les institutions nationales (DGSN et Gendarmerie nationale), les observatoires de la santé et les ONS compliquent encore la tâche », explique-t-elle.