S'inscrivant dans le cadre des actions de préservation et de valorisation du patrimoine national, culturel et historique, la création du secteur sauvegardé de la médina de Constantine, et sa délimitation décidée par le dernier Conseil du gouvernement, viennent mettre un terme à un véritable embrouillamini né de la décision de déloger à coups de bulldozer des familles qualifiées d'indus occupants. Près de 50 bâtisses ont été partiellement endommagées sur décision des pouvoirs publics, seule manière apparemment trouvée pour contraindre des familles, en « situation illégale », selon la version officielle, de quitter des habitations situées dans la vieille ville de Constantine. Une bataille médiatique a été ensuite engagée par les défenseurs de la position de l'administration, rassemblés autour des associations de quartiers, et les opposants à la décision prise par les services de la wilaya conduits notamment par l'association CRI et celle de la protection du patrimoine. L'administration locale se résignera dès lors à stopper l'opération Bulldozer après que le ministère de la Culture eut décidé de surseoir à cette pratique. Ce qui confortera ceux qui se sont d'emblée opposés au recours à la démolition pour déloger les indus occupants, expression utilisée par les officiels de la ville. Sans nul doute, la mobilisation des associations a fortement influencé la décision des pouvoirs publics, par le biais de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, et ce, en tenant compte des résolutions des chercheurs italiens de l'université Roma en faveur de la réhabilitation en urgence de la médina de Constantine et en mettant un terme à une forte polémique qui a tenu en haleine toute la ville. Pour d'aucuns, l'administration locale, à l'origine de l'opération Bulldozer, essuie partant de là un sérieux revers. Pour rappel, ce sont les services de la daïra de Constantine, sur injonction de la wilaya, qui ont procédé à la démolition des bâtisses au niveau de la vieille ville.