Cinq mois après la publication dans le Journal officiel n°39 du 5 juin 2005, du décret exécutif n°05-208 du 4 juin 2005 portant création et délimitation du secteur sauvegardé de la vieille ville de Constantine, et après la dernière visite de la ministre de la Culture, effectuée en octobre dernier, les autorités de la wilaya viennent de relancer l'opération de réhabilitation tant attendue de la vieille médina. Après des années de tergiversation et de remous et deux campagnes féroces et aveugles de démolition, dont la dernière, menée en février 2005, avait fait des dégâts considérables lorsque les autorités locales avaient décidé de s'attaquer sans aucun préavis à des bâtisses d'une inestimable valeur architecturale et historique, sans être menacées d'effondrement, selon les aveux de ses propriétaires. Le wali de Constantine, qui semble suivre de près le dossier de la vieille ville, avait déjà annoncé la reprise des travaux juste après l'Aïd avec la prise en considération des bâtisses « réhabilitables ». Dans une première étape, les services de la commune de Constantine comptent d'abord débarrasser les quartiers squattés par des constructions de fortune. En attendant l'examen, à la fin du mois de novembre, des recommandations du fameux Master, plan proposé par des spécialistes de l'université Roma III, dans le cadre d'une convention signée entre les gouvernements algérien et italien, et qui semble être remis au goût du jour après avoir été relégué aux oubliettes depuis quelques années, pour être enfin réaménagé, les premiers travaux de réhabilitation seront confiés en premier lieu à des universitaires algériens qui ont fait preuve d'un savoir-faire et d'une compétence inestimables en la matière. Des études sérieuses Rappelons dans ce cas les études sérieuses menées par les membres de la cellule de réhabilitation de la vieille ville depuis plus d'une année au niveau du quartier d'El Batha et qui ont pris finalement la direction des tiroirs de la direction de l'urbanisme. Cette expérience aura révélé que la réhabilitation des différents quartiers de la vieille ville, situés dans la haute Souika, La Casbah, Larbi Ben M'hidi , Rahbet Essouf, R'cif, Sidi Djeliss et autres lieux, demeure toujours possible, pourvu que les autorités mettent à la disposition des compétences humaines les moyens financiers nécessaires. Abordant la question lors de sa visite à l'institut Ben Badis et à la mosquée Djamaâ Lekbir, ayant fait l'objet de travaux de restauration, le wali de Constantine insistera sur le lancement des travaux de réhabilitation de la vieille ville dans les meilleurs délais. On apprend que l'opération ciblera dans une première étape la rue Mellah Slimane (ex-Perrégaux), séparant les parties basse et haute de Souika et s'étendant de l'entrée du pont de Sidi Rached jusqu'à la rue Saïd Bentchicou, dans le quartier du Chatt, aux abords de l'avenue Larbi Ben M'hidi. Cette artère, connue pour sa vocation marchande et qui aura tout de même préservé quelque peu de ses spécificités, a de tout temps attiré les curiosités des touristes étrangers et nationaux en dépit des dégradations subies durant ces dernières années et renferme toujours des vestiges qui méritent d'être entretenus. Se voulant surtout rassurant quant à l'avenir de la vieille ville de Constantine, le premier responsable de l'exécutif ne manquera pas de rappeler que la restauration, qui avancera maison par maison et local par local, devra se faire manuellement avec le recours aux compétences des artisans spécialisés pour préserver l'architecture des bâtisses. « Nous ne devrons rien laisser au hasard, car nous aurons à préserver ce qui reste du prestige de la ville pour les futures générations sans aucune fioriture », conclut-il.