Des campagnes de sensibilisation à tous les problèmes liés à la saison estivale seront lancées d'ici au début du mois prochain. Elles seront faites à travers des spots publicitaires pour une meilleure prévention des risques de contracter certaines maladies de l'été. C'est ce qu'a annoncé Dr Ouahdi, sous-directeur de la direction des actions sanitaires de proximité au ministère, lors d'une conférence de presse organisée sur les maladies à transmission hydrique. Le risque lié à la contamination des eaux de baignade a été un des thèmes de la conférence sur lequel il est revenu longuement. Docteur Ouahdi regrette que la plupart des plages algériennes connaissent aujourd'hui des taux de pollution dépassant les 50%. La capitale figure parmi les wilayas les plus touchées. « Plus du quart de nos plages sont polluées bactériologiquement. » Certaines wilayas ayant des pôles industriels importants voient la qualité des eaux de baignade se détériorer même du point de vue chimique et toxique », a signalé Dr Ouahdi en citant les cas de Skikda, Annaba, Oran, Alger et Mostaganem. Selon lui, l'exemple de la wilaya d'alger est le plus édifiant avec presque 62% de plages de mauvaise qualité bactériologique. Plusieurs facteurs sont, d'après lui, à l'origine de cette pollution dont les eaux usées domestiques, effluents industriels, matières de rebuts au niveau des côtes. Ce qui a conduit à constater que 25% des plages algériennes sont polluées contre 75% qui sont permises à la baignade et qui sont bactériologiquement saines. Il a déploré la dégradation continue dans les wilayas d'Oran, de Tizi Ouzou, de Annaba où le taux de pollution des plages a atteint plus de 50%. En matière de prévention, le conférencier a indiqué que depuis janvier dernier à ce jour, 800 échantillons ont été analysés. Il a signalé que les prélèvements sont faits systématiquement une fois par mois en basse saison et une fois par semaine à partir d'avril dans toutes les wilayas mais « Alger fait souvent défaut. Des retards sont généralement accusés dans les prélèvements et le contrôle au niveau de la capitale », a-t-il déclaré. Pour lui, ces prélèvements d'échantillons nécessitent des moyens financiers importants. Le ministère de la santé lancera d'ici 2006 des dépliants sur l'état des plages algériennes qui permettront au citoyen de choisir son lieu de détente. Revenant sur l'épidémie de la fièvre typhoïde durant les années 2003 et 2004, le conférencier a tenu à signaler que celle-ci est en constante diminution depuis plusieurs années. Le taux d'incidence est passé, selon lui, de 17,62 pour 100 000 habitants en 1990 à 3,22 pour 100 000 habitants en 2004. « Cette légère augmentation en 2004 par rapport à 2003 est due à l'apparition d'une importante épidémie de fièvre typhoïde à Batna-ville. Cette dernière représentait, à elle seule, 34,5% du taux national. L'année 2004 représente la deuxième année consécutive où en chiffre absolu 1000 cas au niveau national ont été notifiés », a souligné Dr Ouahdi. A propos de la létalité, Dr Ouahdi a signalé qu'elle est passée de 0,40% à 0,23% respectivement pour les années 2003 et 2004, ce qui est conforme aux normes internationales admises qui sont de moins de 3%. Il a été ainsi enregistré durant l'année 2003, 3 décès suite à la fièvre typhoïde sur les 741 malades hospitalisés, dont 543 ont été confirmés bactériologiquement. Il a cité, au passage, les principaux foyers épidémiques qui sont Bordj Bou arréridj, Batna, Aïn Defla et Tiaret qui a enregistré durant cette année 91 cas. Pour l'année 2004, 4 décès ont été signalés sur les 1032 malades hospitalisés, dont 629 confirmés. Les principales épidémies ont été enregistrées à Bouira (8 cas), Mostaganem (15 cas dont 1 décès), Sétif (30 cas), Batna(157 cas), Béchar(15 cas) et Aïn Témouchent(42 cas).