Le chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia, a présenté hier sa déclaration de politique générale de son gouvernement devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). Tous les députés étaient au rendez-vous, y compris l'ex-président de l'hémicycle, Karim Younès. Lors de son exposé, M. Ouyahia a rendu compte de la situation de tous les secteurs. En dépit des critiques, il a montré, chiffres à l'appui, qu'il n'avait pas à rougir du chemin parcouru par son gouvernement. Le chef du gouvernement a expliqué que les efforts fournis par son équipe ont permis de faire progresser le pays dans différents domaines et de renforcer l'Etat de droit. M. Ouyahia évoquera, par ailleurs, un recul du terrorisme. Il indiquera, à ce propos, que la situation sécuritaire du pays s'est distinguée par « une forte réduction des capacités de nuisance du terrorisme abject ». « Ce recul du terrorisme est le fruit du ressaisissement de ceux des jeunes qui, saisissant la main tendue de leur propre pays, ont quitté la voie du crime », a-t-il souligné. M. Ouyahia a saisi aussi l'opportunité pour exprimer « la détermination de l'Etat à poursuivre la lutte contre le terrorisme ». Evoquant la réconciliation nationale, M. Ouyahia a affirmé qu'elle gagne en audience et en soutien, ajoutant dans ce contexte que « le moment venu, le peuple souverain sera directement consulté pour le projet de réconciliation nationale et sur les mesures destinées à l'accompagner ». Le chef du gouvernement est également revenu sur le thème de la Kabylie. Il a parlé aussi de l'avènement de l'Alliance présidentielle qui, selon lui, « contribue au renforcement de la stabilité politique », de la lutte contre les détournements des terres agricoles, de l'activité syndicale et des médias. Autant de dossiers qu'il estime avoir fait avancer. Abordant le chapitre économique, M. Ouyahia indiquera que la croissance a atteint 5,2% en 2004, confirmant ainsi sa consolidation. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 16% en valeur par rapport à 2003, atteignant près de 85 milliards dollars. Baisse de la dette extérieure Le PIB par habitant a atteint 2615 dollars (contre 2137 dollars en 2003). L'inflation a été maintenue à 3,6 en 2004 malgré l'augmentation de la dépense publique d'équipement et en dépit des hausses des salaires, a-t-il fait remarquer. La dette extérieure a été également ramenée de 23,2 milliards de dollars en 2003 à 21,4 milliards de dollars en 2004. Concernant le chapitre relatif au développement humain, le chef du gouvernement a mis l'accent sur la baisse du chômage. Rappelant le caractère multidimensionnel de la crise dans laquelle l'Algérie s'était enfoncée à partir de 1986, il a indiqué que les « efforts intenses de relance engagés depuis 2000 et poursuivis en 2004 ont abouti à un recul constant du niveau de chômage dans le pays, le faisant passer de 29,3% en 2000, à 23,7% en 2003 puis à 17,7% en 2004 ». Le conférencier a précisé que le recul du chômage est le résultat d'une forte création d'emplois générée par l'activité économique intense dans le pays et appuyée par le dispositif d'emplois d'attente. Ainsi, dira-t-il, en 2004, il a été créé près de 718 000 emplois, dont 234 000 emplois d'attente. En outre, a indiqué M. Ouyahia, la situation de l'emploi dégage d'autres évolutions. C'est ainsi que la part de l'emploi salarié recule au bénéfice de l'emploi indépendant, qui est passé de 23% en 2004 de la masse globale des emplois, et la part des emplois féminins progresse également, passant de 14% à 17%. Dans le même temps, la population encore au chômage à la fin de l'année 2004 était évaluée à 1,7 million de personne, dont 72,5% sont âgés de moins de 30 ans, 18% sont des femmes et 60% des chômeurs sont en milieu urbain. Quant à la pauvreté, même si elle demeure incontestablement une réalité dans notre pays du fait des retards accumulés, il est également incontestable, selon le chef du gouvernement, qu'elle est en recul constant, et ce, grâce à la relance de l'activité, à la création d'emplois et à la politique de solidarité nationale. Ainsi, les revenus des ménages ont enregistré, en 2004, une augmentation de l'ordre de 14%, dont, notamment, une part de 9% représentée par les augmentations des salaires, la consommation des ménages est passée de 2124,9 milliards de dinars en 2003 à 2354,7 milliards de dinars en 2004, alors que l'épargne dégagée par les ménages l'année dernière a été de 590 milliards de dinars. Par contre, la pauvreté générale, estimée à 8,5% de la population en 2002 et à 8% en 2003, a été ramenée à 6,8% en 2004. En outre, la population au seuil de la grande pauvreté, selon les critères mondiaux (soit l'équivalent de 1 dollar par jour et par personne), se situe à 0,8% de la population totale en 2004.