Le groupe de jazz allemand Micatone et le DJ du groupe Jazzamova ont animé lundi dernier à la salle Ibn Zeydoun à Riadh El Feth (Alger) un concert de jazz. Cette opération appelée « La soirée Sonar Kollektiv » se traduit par une musique qui oscille entre l'électronique et le jazz. Ainsi, durant une heure, le public a vibré à l'harmonie rythmique de notes et de percussion qui se greffe sur la voix sensuelle de Lisa Bassenge. Contrairement à ce qui caractérise le jazz dans ses origines, du moins en partie, il est relevé chez Micatone une économie en effets infra-musicaux. En effet, les bruits produits au moyen des seules possibilités du corps humain comme les bruits de la bouche, les claquements de doigts se sont éclipsés à la faveur des sons instrumentaux. Aussi, les sonorités ne sont pas vocalisées et l'instrument n'a pas ce rôle de prolongement, de substitut physique, qui interprète par moments l'expression du corps. Micatone avantage le rythme et l'harmonie des instruments et de la voix. Pari gagné pour ce groupe, d'autant que le public, composé dans sa majorité de jeunes et d'adolescents, s'est mis en transe et était réceptif à la musique jazz telle que jouée en cette soirée. Musique basée sur la recherche du nouveau, tout en s'inspirant de l'ancien. Une musique de masse et de joie qui se consomme dans une ambiance de fête et de rêve. Le temps s'effiloche en volutes pour finir par ne plus avoir de sens. Les notes provoquent la transe. Le rythme va crescendo et fait vibrer la scène. Ce qui est relevé dans ce concert, c'est l'absence de saxophones, instrument pourtant très usité par les jazzmen. Mais cela n'a pas empêché Micatone de gratifier le public d'une belle soirée aux « Yeah, yeah, yeah ! », de Lisa Bassenge, suscitant la nostalgie. Des yeah yeah rappelant Ray Charles et les Beatles. Excusez du peu.