Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a déclaré, hier, que 85% de plaintes déposées pour dénoncer les « faux moudjahidine », ne sont pas fondés. Il était venu présider une rencontre des anciens combattants d'Oran et des wilayas voisines. La salle de conférences du siège de l'organisation était pleine à craquer, hier matin, et le bruit courait déjà qu'on allait assister à un déballage ou, du moins, à l'expression d'un mécontentement que couve cette organisation depuis quelque temps. La querelle partisane n'étant pas, par ailleurs, étrangère aux remous vécus par cette organisation, il a insisté pour placer l'ONM au dessus des partis. Le problème des « faux moudjahidine » a été attribué à « une campagne de dénigrement menée par des parties qui veulent écarter cette catégorie du cercle de décisions et réduire son influence sur la scène nationale. » Hormis le droit de recours qu'on a voulu instaurer au bénéfice de ceux qui sont accusés de ne pas appartenir à la famille révolutionnaire, Saïd Abadou a soutenu que les représentants de cette dernière sont les mieux placés pour apporter les éclaircissements nécessaires par les témoignages ou par les documents de recensement archivés par les communes respectives. Mais si le taux est de 85%, cela suppose que le reste des accusations est soit fondé, soit il laisse planer un sérieux doute sur la véracité d'appartenance à la famille révolutionnaire des personnes incriminées. Lorsque, enfin, la parole a été donnée à la salle, certains mécontents (pour des raisons diverses) ont préféré se retirer. Lors des prochaines élections qui se tiendront à la base, la tendance va être renversée au profit de l'opposition, a-t-on présagé. Le fonctionnement désormais démocratique de l'organisation qui présuppose un « débat franc et objectif », a été l'un des points soulevés dans le discours.