Le conseil consultatif (CC) du MSP, réuni mercredi dernier en session extraordinaire, a conclu que l'occupation par le président de cette formation d'un poste ministériel est conforme aux statuts du HMS. Bouguerra Soltani pourra ainsi jouir, dans la tranquillité la plus totale, des nouveaux privilèges que lui offre son nouveau poste au sein du gouvernement Ouyahia. Sans risque de réveiller les démons. Après 18 heures de débats auxquels ont pris part 168 membres du CC, l'acquiescement a primé le refus, confirmant ainsi l'une des rares vertus du MSP, à savoir étouffer dans l'œuf les velléités de contestation interne. La décision du CC, approuvée par 117 membres, soit un taux dépassant les 70% des présents, est d'aucune surprise. Car le parti s'est, plusieurs fois, illustré par ses coups de vent, notamment en 2003, après le décès du cheikh Mahfoud Nahnah. Le CC, présidé par Mohamed Megharia, a tenu à dénoncer néanmoins, dans un communiqué laconique, les déclarations critiques envers Soltani de certains cadres du parti répercutées par la presse nationale, refusant ainsi d'étaler en public les affaires internes au parti. La remarque est, sans doute, destinée à Abdelmadjid Menasra, chargé de la communication au parti et ancien ministre, et ses compagnons qui ont condamné « la décision en solo » de Soltani de rejoindre l'équipe gouvernementale sans avoir consulté au préalable la commission des cinq. Menasra, ayant été le premier à dénoncer la conduite du président du parti contraire selon lui à la culture de l'ex-Hamas, n'a soufflé mot de la décision du CC. « Je ne commente pas une décision de l'instance suprême du parti », a-t-il lâché lors de l'ouverture, jeudi après-midi, de la session ordinaire du CC, à l'adresse des journalistes agglutinés autour de lui. Pourquoi donc provoque-t-on un conflit, qui ne semble finalement pas en être un, puis on se tait ? S'agissait-il d'une petite mise en scène pour rebondir sur la scène médiatique ? En tout cas, plusieurs cadres du MSP ont exprimé implicitement leur désir d'intégrer le staff gouvernemental. Sinon, comment explique-t-on que les différents cadres du parti n'ont jamais cessé, depuis mai 2004, de demander au président Bouteflika de revoir le quota de cette formation au sein de son Exécutif. C'est dire à quel point le MSP s'attache, aujourd'hui, au pouvoir à telle enseigne que son premier responsable accepte de prendre un poste ministériel sans portefeuille. Soltani n'a d'ailleurs pas voulu répondre à une question liée à sa fonction au gouvernement. Il a préféré renvoyer tout cela à la conférence de presse qu'il animera aujourd'hui au CIP.