Le bureau exécutif national du Mouvement pour la société et la paix (MSP) a été avalisé hier par le conseil consultatif national (madjliss echoura) qui a tenu, jeudi dernier, sa première session extraordinaire. M. Bouguerra Soltani, qui a été réélu dernièrement à la tête du MSP pour un deuxième mandat suite à la guéguerre qui l'a opposé à Abdelmadjid Menasra, a renforcé sa position avec la nomination de certains membres proches de son clan. Ainsi, le Dr Naamane Laaouar a été nommé au poste de secrétaire national chargé de l'organique et du suivi et M. Mohamed Djemaa a été maintenu comme secrétaire national chargé de l'information et des affaires politiques. Quant à Saïd Babkeur, il occupe le poste de vice-président du conseil national sous la coupe de Abderrahmane Saïdi. Les nouveaux membres du bureau exécutif sont, pour leur majorité, des proches de l'actuel président du MSP. Il est à préciser, par ailleurs, qu'il était attendu que Bouguerra Soltani se prononce sur son retrait du gouvernement. Une question brûlante, qui était au cœur de la crise du MSP, soulevée non seulement par ses adversaires mais aussi et surtout par des personnes proches de lui. Pour rappel, les projets de dispositions statutaires relatifs à l'interdiction du cumul, l'obligeant à démissionner de son poste de ministre pour se porter candidat à la présidence de son parti, avaient failli stopper net les ambitions de Bouguerra Soltani qui a fini par gagner la guerre de procédures et se faire réélire par le congrès et non par le conseil consultatif comme le prévoient les statuts du MSP. «Le congrès m'a libéré de mes menottes ! Je remercie les délégués d'avoir ôté les liens qui m'ont été imposés par les membres de la commission de préparation du congrès», avait lancé, cynique, M. Soltani lors d'une conférence de presse animée au lendemain de son élection. Il n'empêche que Soltani avait encore une fois confirmé son intention de se «consacrer exclusivement» à sa formation. De nombreux observateurs avaient fait une seule lecture de cette déclaration, à savoir que le président du MSP a l'intention de démissionner de son poste de ministre d'Etat sans portefeuille. Il apparaît aujourd'hui que c'est loin d'être le cas et que le président fraîchement réélu affiche clairement ses intentions de réformer le parti. «Ce sera une nouvelle étape avec de nouvelles ambitions», a-t-il déclaré jeudi dernier à Alger lors de son allocution à l'ouverture de cette première session extraordinaire du conseil consultatif. L'homme qui a réussi à se maintenir contre vents et marées à la tête de son parti considère, à n'en pas douter, que son nouveau mandat ouvre les horizons à de nouveaux défis. Selon Soltani, le MSP doit favoriser l'action sur le terrain. Il a d'ailleurs précisé à ce sujet que ses efforts seront axés sur la préservation et le parachèvement de l'édification des structures du mouvement «à travers la réunion de ses enfants au sein des cadres institutionnels et la concrétisation sur le terrain des initiatives théoriques». Il s'agit notamment, a-t-il souligné, de «servir l'islam dont le rôle dans l'édification de l'économie et de la société est crucial». M. Soltani a en outre annoncé pour les mois à venir «la préparation du colloque international de cheikh Mahfoudh Nahnah, de l'université d'été du MSP et de l'éventuelle révision de la Constitution», ainsi que la préparation de la session ordinaire du conseil consultatif, qui compte désormais 270 membres dont près de 20% de femmes, et la décision du MSP de procéder au «renouvellement de ses structures organiques». Au plan international, M. Soltani est revenu sur le dénouement de la crise du Liban ne manquant pas de saluer l'accord de Doha tout en mettant en garde contre «les règlements qui sont au détriment de la cause palestinienne». H. Y.