L'usage des plantes pour apaiser les douleurs et apporter un bien-être aux malades a désormais gagné en galons. Les vertus curatives des plantes médicinales ont réglé beaucoup de problèmes de santé. Elles sont des centaines de personnes à ne jurer que par ce mélange de graines, d'herbes et de feuilles sèches, généralement préparées en tisane. Ce sont des remèdes recommandés pour différentes pathologies (diabète, maladies du côlon, maladies respiratoires, etc.) « Il est rare que nous ayons de mauvais résultats. Ces remèdes préparés et recommandés par de vrais herboristes ne constituent aucun danger pour le consommateur. Si elles ne sont pas bénéfiques elles ne font aucun mal », nous dira un herboriste appliqué. Pour lui, avant toute prescription, le patient est interrogé s'il n'a pas d'autres problèmes de santé que celui pour lequel il est venu se faire soigner. « Il existe certaines plantes qu'on doit manipuler et prescrire avec beaucoup de précaution », a-t-il ajouté. Mais il reste que la pratique de ce qu'on appelle la médecine traditionnelle n'est soumise à aucun contrôle. Les patients se font délivrer des remèdes, sans aucune garantie de guérison totale. Selon certaines statistiques de l'Organisation mondiale de la santé, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, différents pays font appel à la médecine traditionnelle pour répondre à certains de leurs besoins au niveau des soins de santé primaires. En Afrique, jusqu'à 80 % de la population ont recours à la médecine traditionnelle. C'est en 2002 que l'Organisation mondiale de la santé a mis en place sa première stratégie globale en matière de médecine traditionnelle. Cette stratégie a pour but d'aider les pays à élaborer des politiques nationales d'évaluation et de réglementation des pratiques de la médecine traditionnelle et de la médecine complémentaire ou parallèle ; développer la base factuelle sur l'innocuité, l'efficacité et la qualité des produits et pratiques de la médecine traditionnelle et de la médecine complémentaire ou parallèle ; veiller à ce que la médecine traditionnelle et la médecine complémentaire ou parallèle, y compris le recours aux médicaments essentiels à base de plantes, soient disponibles et abordables ; promouvoir un usage thérapeutique judicieux de la médecine traditionnelle et de la médecine complémentaire ou parallèle par les prestataires et les consommateurs et rassembler de la documentation sur les médicaments et remèdes traditionnels. L'OMS aide les autorités de la santé des Etats membres à préparer des guides pour utiliser en toute sécurité les plantes médicinales. Elle a organisé différents ateliers régionaux sur la réglementation des médicaments traditionnels à l'intention des autorités nationales de plusieurs pays d'Afrique, d'Amérique latine et de Méditerranée orientale. Actuellement, l'OMS appuie dans trois pays africains des études cliniques sur des antipaludiques. Il s'est avéré que certaines plantes comportaient un potentiel intéressant contre le paludisme. D'autres activités de collaboration sont en cours avec le Burkina Faso, le Ghana, le Kenya, le Mali, le Nigeria, l'Ouganda, la République démocratique du Congo et le Zimbabwe pour la recherche et l'évaluation de traitements à base de plantes contre le VIH/sida, le paludisme, l'anémie drépanocytaire et le diabète sucré. En Tanzanie, l'OMS prête un appui technique aux autorités en collaboration avec la Chine pour la production d'antipaludiques extraits de la plante chinoise Artemisia annua. En 2003, l'appui de l'OMS a permis jusqu'ici de mettre au point et d'introduire des programmes de formation aux soins traditionnels et parallèles dans sept établissements d'enseignement de niveau tertiaire aux Philippines. Ainsi, l'OMS plaide pour l'usage des thérapies traditionnelles qui pourrait être déterminant pour le développement des soins de santé. A noter que la Chine, la République populaire démocratique de Corée, la République de Corée et le Vietnam ont entièrement intégré la médecine traditionnelle dans leur système de soins. De nombreux pays doivent encore rassembler des faits normalisés sur ce type de soins et les intégrer dans leur système. Selon l'OMS, dans 70 pays, les médicaments à base de plantes font l'objet d'une réglementation, mais le contrôle législatif des plantes médicinales n'a pas suivi un modèle structuré, et ce, parce que les produits ou médicaments à base de plantes ne sont pas définis partout de la même façon et que diverses approches ont été adoptées pour l'homologation, la distribution, la fabrication et le commerce de ces produits.