Les “prouesses” thérapeutiques de la médecine populaire ont de tout temps persuadé les populations de leur efficacité, affirment des spécialistes à Tlemcen. Pour confirmer les vertus de la médecine populaire, il est dit “qu'à toute maladie, il y a un remède”. À Tlemcen, les pratiques traditionnelles privilégiant la phytothérapie, ou utilisation des plantes médicinales comme remède pour certaines maladies ou douleurs, ont toujours eu leurs adeptes tant dans les milieux ruraux que citadins. En véritables concurrentes de la pharmacologie, ces pratiques ancestrales ont prouvé leur efficacité de guérison. Ce sont les vieilles femmes, les mères et grand-mères qui constituent les principales utilisatrices de ces pratiques héritées, pour la plupart d'entre-elles, d'un savoir-faire ancestral. Dès l'apparition d'un mal quelconque, elles se précipitent pour mijoter une des recettes afin d'apaiser la douleur. Elles utilisent, ainsi, des plantes ou des huiles à l'effet immédiat. C'est le cas des infusions ou de mélanges préparés à base de mixtures d'herbes naturelles pour soigner un rhume, une toux, une colique et autres. Selon les connaisseurs, herboristes (ou “aachabine”,) il existe plusieurs espèces de plantes poussant à l'état sauvage dans les régions montagneuses comme la lavande, la verveine, le thym sauvage, le laurier, l'eucalyptus et autres plantes dont l'effet sédatif est confirmé. Installée près du marché couvert de Tlemcen, une sexagénaire, vendeuse de ces plantes, précise “que des années durant, elle ne cesse de conseiller à sa clientèle l'usage de certaines plantes”, afin d'éviter “tout accident lié à la mauvaise utilisation ou rajout à d'autres produits”. Pour sa part, un habitué des plantes médicinales cite, à titre illustratif, l'huile de graine de nigelle, connue communément par “habba souda”, qui constitue désormais son remède “fétiche”. “Composé d'éléments actifs à effets miraculeux, celle-ci traite tous les maux”, a-t-il tenu à préciser. En véritable connaisseur, il ajoute : “Ses vertus médicinales prémunissent le corps contre les microbes et autres bactéries. Elle augmente aussi les pouvoirs fertilisants de l'être humain.” Cependant, de l'avis de spécialistes, les résultats thérapeutiques de ces plantes ne doivent pas occulter le passage obligé par la médecine moderne, “irremplaçable dans certains cas”, à l'instar des interventions chirurgicales nécessaires quand la médecine populaire arrive à sa limite. R. N. /APS