Les augmentations les plus fortes auront lieu en 2005-2006, a déclaré hier le PDG de Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, au cours d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la présentation du bilan 2004 de l'entreprise. Le PDG, qui répondait à la question de savoir si l'augmentation des tarifs de l'électricité demandée par Sonelgaz à la commission de régulation était la dernière, a néanmoins précisé qu'elles toucheront la clientèle industrielle. Selon la nouvelle loi sur l'électricité, l'entreprise doit soumettre toute demande d'augmentation des tarifs à l'autorité de régulation qui prendra la décision finale au vu des exposés des motifs et des justificatifs. Pour revenir au bilan de Sonelgaz, dont les grandes lignes ont été présentées hier par M. Bouterfa au siège de Sonatrach, l'entreprise a enregistré un résultat brut consolidé bénéficiaire de 14,5 milliards de dinars contre 23 milliards de dinars en 2003. « Cette baisse apparente par rapport à 2003 s'explique par une politique de transparence et un changement dans la gestion des provisions et une volonté d'inclure dans l'exercice les charges réellement constatées durant cet exercice et d'éviter ainsi les reports sur les exercices antérieurs », a indiqué M. Bouterfa. Cette baisse est aussi à mettre à l'actif de « l'impact des pertes de change et des provisions constituées sur les créances clients de l'ordre de 8,6 milliards de dinars ». Selon le bilan présenté, les ventes d'énergie ont enregistré une évolution de 3,9% en électricité pour une production qui a connu une croissance de 5,8% et une puissance appelée en augmentation de 6,4%. Les pertes d'énergie ont été situées entre 13 et 15% dont 8% pour les pertes techniques et 6 à 7% environ pour les non techniques qui sont dues à la fraude, aux erreurs dans le relevé et aux branchements des constructions illicites. Le coût de ses pertes serait d'environ 5 milliards de dinars. Niveau qui a été qualifié de très élevé par le ministre de l'Energie qui assistait à la présentation des résultats. Chakib Khelil a appelé à faire un effort pour diminuer les pertes, car c'est le citoyen qui les paye. Les pertes globales, si on additionne les créances impayées et la fraude, seraient d'environ 14 milliards de dinars. Un chiffre astronomique. Le chiffre d'affaires de Sonelgaz pour 2004 a connu un accroissement notable avec plus de 88 milliards de dinars contre 78 milliards de dinars en 2003, soit une hausse de 11,3%. En matière d'investissements, la société a engagé près de 82 milliards de dinars en 2004 y compris les prises de participation contre 62 milliards de dinars en 2003, soit un accroissement de 32%. La couverture financière de ce programme a été assurée à hauteur de 40 milliards de dinars en autofinancement. La production d'électricité est passée de 29 192 millions de kWh en 2003 à 30 885 millions de kWh en 2004, soit une hausse de 5,8%. Les ventes d'électricité ont totalisé un volume de 25 910 millions de kWh en 2004 contre 24 936 millions de kWh en 2003, soit une augmentation de 3,9%. Les ventes de gaz naturel ont connu une hausse plus importante avec un volume de 5229 millions de mètres cubes en 2004 contre 4633 millions de mètres cubes en 2003. Elles ont enregistré une augmentation de 12,8%. Le nombre de clients a nettement augmenté aussi bien pour l'électricité que pour le gaz naturel. Pour l'électricité, le nombre de clients est passé de 5 113 971 en 2003 à 5 368 368 en 2004, soit 241 397 nouveaux clients et un accroissement de 4,7%. Le nombre de nouveaux clients pour le gaz naturel a été de 152 013 en 2004. Le nombre de clients est passé de 1 683 528 en 2003 à 1 835 541 en 2004, soit une augmentation de 9 %. Actuellement, Sonelgaz estime le taux de pénétration du gaz à 35% avec 74 nouvelles localités alimentées en gaz durant l'exercice 2004. Durant l'année 2004 et en octobre, Sonelgaz avait mis en service une nouvelle centrale électrique d'une capacité de 300 MW dans l'est du pays. Située à Fkirina près d'Oum El Bouaghi, cette centrale à turbines à gaz vient conforter les capacités nationales et suppléer au problème que connaissait l'est du pays, notamment la zone industrielle de Annaba. Auparavant, Sonelgaz avait conforté les capacités à l'Est avec la mise en exploitation, en 2003, de 390 km de réseau 400 kV des derniers tronçons de la ligne Hassi Messaoud-Aïn Beïda (Touggourt-Biskra et Biskra-Aïn Beïda). La mise en service de la ligne 400 kV Hassi Messaoud-Aïn Beïda a permis d'évacuer vers le nord du pays près de 300 MW produits à partir de la centrale de Hassi Messaoud. Cette ligne devrait amorcer un nouveau schéma d'interconnexion du réseau national avec le palier 400 kV et partant créer les conditions des interconnexions internationales maghrébines et euroméditerranéennes. La ligne 400 kV et la nouvelle acquisition de la centrale de Fkirina ont permis à Sonelgaz de répondre sans heurts à la demande de l'hiver 2004. L. S.