La question de financement semble toujours constituer une entrave à la concrétisation du programme d'investissement de la Compagnie d'électricité nationale Sonelgaz. Même si l'accompagnement de la Banque nationale d'Algérie (BNA) assorti d'une garantie du Trésor permet à Sonelgaz de souffler, néanmoins, cet accompagnement ne garantit l'avenir que jusqu'à 2010. Selon le PDG de Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, à travers cette opération l'entreprise a assuré la mobilisation des ressources destinées au financement du programme jusqu'à 2010. Et si à cette échéance, l'accès au fond est garanti, les difficultés se poseront au niveau du remboursement. En effet, le bilan consolidé de la compagnie présentée, hier, par le PDG au siège du ministère de l'Energie et des Mines fait ressortir un niveau global d'endettement, à fin 2005, de 148 milliards de dinars. Pour l'année 2006, les dettes d'investissements de Sonelgaz étaient en hausse de 30% par rapport à 2005. Cette hausse est due essentiellement aux emprunts obligataires qui se chiffrent à +11,6 mds, et aux emprunts bancaires qui, pour leur part, se situent à +21,3 mds. Par ailleurs, le total des dépenses d'investissements et de gros entretiens enregistrés en 2006 s'est élevé à 90,2 milliards de dinars, soit une évolution relativement importante de 13% par rapport à 2005. Le résultat brut du groupe se voit ainsi fortement impacté par le niveau des investissements. Pour rappel, les responsables de la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) ne cessent d'avancer ces deux dernières années, la nécessité d'aller vers des augmentations graduelles des tarifs de l'électricité. Des hausses qu'ils estiment inévitables pour financer les investissements de l'entreprise et couvrir ainsi les besoins des populations. Selon M. Bouterfa, l'augmentation des tarifs de l'électricité ne donne pas de financement immédiat mais constitue, selon lui, une solution qui pourrait aider à régler certaines difficultés. Le dossier de la révision des tarifs de consommation de l'électricité est toujours dans les tiroirs du gouvernement alors que l'entrée en application de cette mesure devait intervenir au plus tard début 2007. Cet ajournement dans la révision des tarifs de l'électricité, même s'il soulage les citoyens, chamboule le programme d'investissement de Sonelgaz qui, à défaut de recevoir le feu vert pour une telle augmentation, espère une subvention de l'Etat. M. Bouterfa a indiqué, à cet égard, que rien n'interdit à l'Etat d'accorder des dotations. En d'autres termes, si l'Exécutif confirme le refus d'autoriser la Sonelgaz à augmenter ses tarifs, il devra mobiliser une subvention. A travers ces demandes, Sonelgaz ambitionne de pouvoir maintenir un taux de financement d'au moins 30 à 35% sur fond propres de son programme d'investissement. Pour ce qui est du bilan de l'année 2006, il y a lieu de noter que les résultats financiers révèlent le bon comportement de l'ensemble des sociétés du groupe. Avec un chiffre d'affaires de 115 280 milliards, Sonelgaz est le premier groupe du pays à présenter un bilan consolidé. Cela a été possible, selon M. Bouterfa, grâce aux efforts consentis par la compagnie, à commencer par la filialisation qui a été menée en 2006.