Le colloque franco-algérien sur la maîtrise du risque technologique dans le secteur des énergies a débuté ses travaux hier à l'hôtel Sheraton à Alger en présence de représentants des ministères de l'Energie et des Mines et de l'Environnement, de l'ambassadeur de France à Alger ainsi que de plusieurs entreprises algériennes et françaises des secteurs concernés. La rencontre de deux jours, qui est organisée par la mission économique de l'ambassade de France en Algérie et UbiFrance, l'Agence française pour le développement international des entreprises en partenariat avec la Fédération française des professionnels de l'ingénierie et la participation de Sonatrach, Sonelgaz et l'IAP, a été marquée par la présence d'une vingtaine d'entreprises françaises qui ont délégué leurs experts pour exposer leur savoir-faire et leur expérience. Lors de son intervention faite au début des travaux, le représentant de SYNTEC-Ingénierie, Dominique Baricheff, a exposé les objectifs de la rencontre destinée à présenter le savoir-faire de l'ingénierie française en environnement et risque industriel, faire connaître les acteurs membres de SYNTEC dans ces domaines, faire partager les expériences, rechercher des partenaires et trouver des solutions à certains problèmes. SYNTEC-Ingénierie, qui est un syndicat patronal français, est membre du MEDEF. Avec un chiffre d'affaires de 35 milliards d'euros, il regroupe 140 000 salariés. Les conférences techniques données hier dans la matinée se voulaient surtout une introduction à des mises en relation d'affaires. Parmi celles qui ont retenu l'attention du grand public, figuraient les interventions du représentant de Gaz de France, Didier Holleaux, directeur délégué aux activités GNL sur « La gestion du risque technologique dans le domaine du gaz naturel liquéfié » et du représentant de Gaz Electricité de Grenoble sur l'« Expérience de GEG en matière de gestion du risque dans le domaine de la distribution et la fourniture de gaz et d'électricité ». La gestion du risque dans le secteur de l'énergie n'est pas chose aisée et les accidents survenus un peu partout dans le monde aussi bien à Skikda (GNL), en France (AZF) que dans la raffinerie de BP au Texas démontrent que nul n'est à l'abri d'un incident qui peut entraîner de lourdes pertes humaines et matérielles et des conséquences graves sur l'environnement. Le secteur de l'énergie est considéré parmi les secteurs qui comportent le plus de risques. Tout le monde s'accorde à dire qu'en la matière, le risque zéro n'existe pas et la maîtrise de ce risque devient un sujet majeur dans la politique des compagnies et des pouvoirs publics. Le directeur du patrimoine au ministère de l'Energie, qui intervenait au nom du ministre, a insisté sur la nécessité d'assurer la fiabilité des installations et de protéger les vies humaines. Il a aussi évoqué la loi sur les risques majeurs que le Parlement a adoptée récemment. Le représentant du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Walid Boulekroun, directeur de la réglementation, a exposé aux participants le contenu de la nouvelle loi et la réglementation qui en découle en termes de gestion du risque technologique. Mme Ghania Feghouli de Sonatrach a fait un exposé de la politique HSE de la compagnie en insistant sur les aspects relatifs à la gestion du risque tandis que Mokrane Lourdjane de Sonelgaz a présenté l'expérience de l'entreprise. La formation dans le domaine de la gestion du risque n'a pas été en reste puisque qu'elle a été le sujet de l'exposé fait par Raymond Bulle, directeur général de l'Ecole nationale supérieure du pétrole et des moteurs (Institut français du pétrole), qui a été relayé par Rabah Reghis de l'Institut algérien du pétrole. Les travaux se sont poursuivis en ateliers dans l'après-midi. Les thèmes choisis concernent la conception dans l'amont et le transport, la construction et l'exploitation dans l'amont et le transport, la conception dans l'aval et la réhabilitation et la maintenance dans l'amont et le transport.