Les traditionnelles luttes intestines entre le clan de Ouargla et celui de Touggourt se sont, une fois de plus, fait ressentir à l'occasion de la délocalisation de la ville de Hassi Messaoud. La création de cette ville nouvelle est un fait exceptionnel qui attise rivalités et convoitises. Le nouveau Hassi Messaoud semble même réveiller de vieux démons. C'est donc à qui mieux mieux pour attirer le choix des pouvoirs publics vers le site le plus proche de l'une ou l'autre. Par zaouïas interposées, puisque le président aime à être sollicité par ces dernières, par élus interposés également, tous les moyens sont bons. Touggourt qui a toujours aspiré à devenir une wilaya sait que les richesses pétrolières sont sa seule planche de salut, c'est donc vital d'orienter le projet vers le site le plus proche. Ouargla par contre perd au change si Hassi Messaoud vient à changer d'appartenance administrative même à très long terme. C'est ainsi que des sources officieuses parlent de grandes manœuvres entreprises par des personnes influentes de Touggourt, afin d'orienter le choix vers le site le plus proche de la capitale de Oued Righ. Des manœuvres qui ont réussi, vu le changement pour le moins surprenant de Hassi Sayah à 40 km de Ouargla sur la RN 49 vers le point kilométrique 60 de la Rn3. Du coup et afin de rectifier le tir, un comité citoyen dit de préservation des acquis de Ouargla a vu le jour, depuis quelques semaines. Une lettre officielle a été transmise au chef de l'Etat relatant en 17 points les raisons pour lesquelles le maintien du premier choix est vital pour ses rédacteurs. En premier lieu, ces derniers citent les critères morphologiques et sociologiques de la création de la nouvelle ville. Une ville saharienne de surcroît qui se doit d'être à proximité immédiate d'une zone agricole, phœnicicole de préférence. Le premier site est donc le plus valable, d'autant plus que les cartes énergétiques confirment l'inexistence de gisements pétrolifères avec une proximité de 20 km des canalisations, alors que le second site jouxte les pipelines transportant le pétrole de Haoud El Hamra vers les principaux ports du Nord d'environ 500 m, selon des spécialistes. L'inexistence d'une zone industrielle proprement dite à Ouargla semble être une autre raison considérée par ledit comité, puisque Touggourt a sa zone d'activités économiques assez active en plus de la voie ferrée et du projet de l'aéroport dont le devenir est incertain pour Ouargla avec le second choix. Pour le second round, c'est une décision présidentielle qui est attendue et peut-être des rebondissements en perspective.