Face aux interrogations de quelques élus sur les critères qui ont incité l'APC de Constantine à confier la réfection d'une partie du réseau routier de la ville à un seul entrepreneur, le président de l'APC a dû recourir à divers arguments pour tenter de les convaincre, dimanche dernier, lors de la première session ordinaire de l'assemblée communale que ce soumissionnaire remplit le mieux les conditions de l'appel d'offres national lancé à cet effet. Des interrogations, a priori justifiées, puisque cet entrepreneur a décroché plusieurs marchés, tous programmés durant l'année 2006 avec des délais de réalisation n'excédant pas pour la plupart six mois. Cet entrepreneur est ainsi appelé à dispatcher ses employés et son matériel aux quatre coins de la ville, pratiquement en même temps, le tout pour un montant de 100 millions de dinars. Eu égard à l'importance de la somme, certains élus n'ont pas manqué donc de faire part au maire de leurs craintes que cet entrepreneur ne soit pas capable de mener de manière irréprochable - sur le plan qualitatif notamment - les travaux de réhabilitation du réseau routier qui lui a été confié, et ce, en respectant les délais impartis. Pas moins de cinq marchés ont été, en effet, accordés à cet entrepreneur qui devra, selon les projets inscrits par l'APC de Constantine pour l'exercice 2006, intervenir à la cité Erriadh, à la cité El Gammas, à la cité El Bir, à Sissaoui ainsi que dans différents autres quartiers de Constantine comme Zouagui, Boussouf, Chaâb Ersas, Emir Abdelkader et le Chalet des pins. Autant dire que Constantine va se transformer en un immense chantier durant quelques mois, si bien entendu les délais préalablement fixés sont réellement respectés. A la cité El Gammas, où il est prévu que les travaux de bitumage durent cinq mois, l'entrepreneur choisi par l'APC aura sans nul doute du pain sur la planche pour retaper un réseau durement éprouvé par plusieurs années de déliquescence, par les nombreux travaux entrepris par l'ADE et Sonelgaz qui ont procédé respectivement ces deux dernières années notamment à la réfection du réseau d'alimentation en eau potable d'une partie de la cité et au raccordement des foyers au gaz naturel. Cela étant, cet entrepreneur devra attendre la fin des travaux d'assainissement lancés depuis quelques jours dans ce quartier populeux, où la population a dû fomenter plusieurs émeutes pour contraindre les autorités locales à inscrire El Gammas dans la liste des cités à réhabiliter, pour commencer à retaper une à une ses routes meurtries par les crevasses et labourées par les bulldozers. L'état des routes profondément dégradées de ce quartier nécessitera, à ce titre, plus de 26 millions de dinars pour sa réfection alors que les travaux à la cité Erriadh coûteront 13 millions de dinars, 8 pour ceux prévus à la cité El Bir et environ 7 pour le revêtement de la chaussée à Sissaoui.