Les familles des disparus n'accordent aucun crédit aux récentes déclarations de Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), qui a fait part de la volonté des autorités de résoudre le problème des personnes disparues, et ce, grâce aux techniques d'analyses génétiques (ADN). L'Association nationale des familles de disparus (ANFD) a estimé, dans un communiqué rendu public hier, que « la création d'un laboratoire d'analyses ADN par la DGSN a donné lieu à toute sorte d'agitation, allant jusqu'à annoncer la fin de cet épineux problème (...) ». « En quoi cette acquisition technique peut-elle se substituer à la volonté politique allant dans le sens d'une prise en charge effective de ce dossier ? », se sont interrogés les animateurs de cette association. Convaincus que leurs proches étaient « enlevés par les corps constitués », les rédacteurs du communiqué ont souligné que l'Etat n'a aucunement besoin de recourir à cette technique pour qu'il réponde du sort « des personnes interpellées officiellement par ses institutions ». Dénonçant ce qu'il appelle une « opération tendancieuse », les responsables de l'ANFD ont estimé que seule une décision politique est à même de faire la lumière sur ce dossier. Les familles des disparus, par le biais de leur collectif, sont sur le point de finaliser une base de données comprenant, notamment, « les photos des personnes disparues, leur affiliation, les corps constitués à l'origine de l'enlèvement ou de l'interpellation ainsi que les démarches effectuées par leurs familles ». L'association s'apprête à rendre publique l'ouverture d'un site internet qui regroupera aussi différents témoignages sur la question. Pour sa part, la présidente du collectif SOS disparus a déclaré récemment, dans les colonnes d'un confrère, que l'enjeu de ce dossier se situe au niveau politique. « Le recours à des analyses ADN n'est qu'une réponse technique à une question d'essence politique », a-t-elle affirmé.