Ali Tounsi a insisté sur l'engagement de son institution à faire de la professionnalisation et l'utilisation des outils technologiques ses priorités. «Chic aura été la fête des ‘'flics''». Une cérémonie en « bleu-azur » au terme de laquelle, Ali Tounsi, directeur général de la Dgsn, a inauguré, hier, le «tout nouveau laboratoire d'analyse de type ADN dont le siège a été installé au niveau du département de la police scientifique». Astreinte aux recherches «criminalistiques», la nouvelle structure, première dans le monde arabe et en Afrique, selon M. Tounsi, servira d'outil efficace, mais aussi moderne aux opérations d'expertise et d'investigation engagées par les différents départements concernés. Ainsi installé, le laboratoire s'est assigné, d'ores et déjà, de nombreux objectifs à atteindre. En plus de la question des disparus, mission sur laquelle a insisté le premier policier du pays, il a été question de focaliser les efforts sur trois autres missions, à savoir l'identification des criminels, la recherche de la paternité et enfin la reconnaissance des victimes des grandes catastrophes. Pour ce qui est du premier point, le «labo» scientifique permettra d'identifier les criminels à travers l'extraction de l'ADN retenu. Cet dernier sera relevé sur les traces biologiques retrouvées sur les lieux du crime : cheveux, salive, sang, sperme dans les cas d'atteintes à la pudeur (viol, agression sexuelle...). L'ADN extrait, les biologistes procèderont, ensuite, à l'établissement du «profil génétique de l'auteur, afin de le comparer avec les personnes suspectées». Dans le second cas (recherche de la parenté), les services du laboratoire, grâce aux profils génétiques établis sur l'enfant et sur la mère, arriveront vite à déceler les traces du père génétique de l'enfant. Et là, Dieu sait comme sont nombreux les cas de paternité litigieux, en instance juridique ; encore plus nombreux les enfants dont les pères, notamment, demeurent à ce jour inconnus. La troisième mission réservée à cette instance demeure l'identification des victimes des grandes catastrophes. Le séisme du 21 mai 2003 en est la parfaite illustration. Car, en dépit des efforts des pouvoirs publics pour réduire, un tant soit peu, le nombre des personnes non identifiées et enterrées, la situation n'est guère satisfaisante. Le drame de Boumerdès aura, de ce fait, le mérite de démontrer la nécessité de mettre à profit la recherche biologique et génétique et l'impact du laboratoire ADN, dans l'optique de pallier, dans l'avenir, les erreurs commises. Pour identifier les corps des victimes des catastrophes naturelles, les services de la police scientifique, après l'établissement de l'identité biologique, compareront l'ADN extrait avec, soit les objets de ces derniers, soit dans un autre registre, avec l'ADN des parents. Dans sa tournée des différents services du laboratoire, Ali Tounsi a insisté sur l'engagement de son institution à faire de la professionnalisation et l'utilisation des outils technologiques ses priorités. Dans une brève déclaration à la presse, il a indiqué que le laboratoire sera utilisé pour trouver une solution au dossier des disparus. De son côté, le directeur de la police scientifique, M.Ali Ferrag, a fait valoir l'utilité de cet instrument qui emploie une équipe de 22 biologistes ultraperformants et dont huit d'entre eux ont été formés en France, en Espagne et en Belgique. La police nationale, en se dotant d'une telle structure, fournira à la justice des preuves légales basées sur l'objectivité scientifique impossible à mettre en doute. Rappelons enfin que, Yazid Zerhouni, accompagné du ministre de l'Intérieur marocain ont pris part à la cérémonie que la Dgsn a organisée pour célébrer la Fête nationale de la police.