Rappel Le nouveau laboratoire scientifique, relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn), a été inauguré le 20 juillet dernier. «Ce laboratoire ultramoderne a son importance dans l?expertise et la recherche criminalistique. 27 spécialistes biologistes y travaillent, dont certains ont suivi des formations en France, en Belgique, en Espagne et en Turquie. Des stages de spécialisation des techniques d?analyses ADN appliquées ont été dispensés», affirment les cadres de la Dgsn. Dans le cadre des affaires criminelles, la police est apte, aujourd?hui, à apporter d?autres preuves permettant d?inculper ou d?innocenter un suspect. Cette preuve scientifique et indéniable est le test ADN. Il suffit d?avoir la trace génétique. L?officier Fayçal Lamhene, responsable du laboratoire de biologie légale de la Dgsn note qu?«actuellement, à notre niveau, on étudie 16 marqueurs génétiques. C?est la norme internationale dans les laboratoires internationaux. Il faudra combiner les 16 marqueurs pour trouver un individu. Car on ne trouve un même profil génétique que chez des jumeaux homozygotes (nés d?une même cellule)». L?officier explique le cadre dans lequel le test ADN est utilisé. Il s?agit de l?identification criminelle, de la recherche de paternité dans le cadre pénal et l?identification de victimes de catastrophes, qu?on désigne par «mass desaster victim» (homicides collectifs : massacres, génocides?) et les victimes de catastrophes naturelles (séismes, inondations, érosion, tsunami?). Depuis son inauguration, le laboratoire de biologie est capable d?effectuer les analyses de recherche d?ADN. C?est ce qu?il fait dans le cadre des victimes du séisme du 21 mai 2003 et la recherche de paternité à la suite de viols et de vols d?enfants. «Dans le cadre d?une procédure civile, il n?est pas possible d?effectuer cette recherche. En principe c?est le centre de transfusion sanguine qui est habilité à faire ce test, mais il faudra pertinemment passer par une procédure judiciaire. Ce qui n?est pas possible actuellement en Algérie. Car il s?agit d?intégrité individuelle des personnes et des familles», ont relevé les cadres de la Dgsn. Il faut savoir que l?identification, à partir du test ADN, passe par une procédure. «Dans le cas d?homicide, il faut recueillir, dans un premier temps, les traces génétiques, tels les cheveux, la salive, le sang ou le sperme. Ces traces sont prélevées sur la victime et sur le suspect pour comparaison. S?agissant de la filiation, notamment dans la recherche de paternité, trois prélèvements sont faits, de la mère, de l?enfant et celui du père présumé. Il faut signaler que d?anciennes affaires font l?objet de cette recherche car à l?époque des faits, la technique n?était pas possible. «Dans le cas des victimes de catastrophes, nous travaillons sur les ossements. Concernant les disparus, des cadavres ont été déterrés de fosses communes. Pour l?identification, nous prélevons des traces génétiques de parents proches (présumés) pour comparaison. Un travail que nous avons réalisé lors du séisme du 21 mai 2003. Nous avons réussi à identifier des cadavres grâce au test ADN.» En tout état de cause, à ce jour, «aucun texte de loi n?oblige un suspect à se soumettre à ce test», a relevé l?officier. De plus, pour la comparaison des profils génétiques, il faut constituer un fichier de toutes les personnes ayant des antécédents judiciaires ou mêlées à des homicides. C?est un travail colossal. Dans le cas des disparus, il faudra réaliser un fichier de toutes les familles des disparus. Pour ce faire, il faudra des lois. A ce propos, un projet de loi d?application du texte sur les techniques ADN est en préparation. Le fichier est l?unique solution. «Pour l?instant, nous stockons l?ADN jusqu?à obtention d?objets de comparaison», a conclu le responsable du laboratoire de la Dgsn.