Mustapha Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de protection et promotion des droits de l'homme (CNCPPDH officiel), a réagi hier aux déclarations émises par l'Association nationale des familles des disparus, qui a estimé, dans un communiqué transmis à la rédaction, que l'expertise ADN est une réponse technique à un problème d'essence politique. « Cette association a entretenu la confusion entre les deux catégories de disparus », a affirmé M. Ksentini. Pour lui, seules les personnes disparues du fait du terrorisme sont concernées par l'identification par des techniques de l'expertise génétique. « Grâce à ces analyses ADN, les personnes assassinées et enterrées par les terroristes dans des fosses communes seront identifiées pour permettre à leur famille de faire le deuil », a-t-il expliqué. La deuxième catégorie englobe, selon lui, « les personnes qui, à en croire les dires de leur famille, furent enlevées par les services de sécurité ». Le président de la CNCPPDH a souligné que cette catégorie, qui compte 7250 cas, n'est pas concernée par le recours aux techniques ADN. L'institution que préside M. Ksentini devra, toutefois, convoquer et ce, durant le mois d'août prochain les familles des disparus de la deuxième catégorie. « Ces familles seront invitées à titre individuel, sans aucun intermédiaire, d'autant plus que leurs associations ne sont pas agréées », a-t-il précisé. « L'objectif de ces rencontres, selon notre interlocuteur, est de réactualiser la fiche de renseignements de chaque disparu et de consigner les demandes de la famille de chacun d'eux. » Tout en estimant que le dossier des disparus a évolué avec le temps, M. Ksentini a reconnu, par ailleurs, qu'aucun cas, parmi les 7250 disparus, n'a été encore élucidé. Lors de ces entrevues, il sera également question de récolter les vœux de ces familles. « On verra notamment si elles acceptent une réparation matérielle », a souligné M. Ksentini. Les familles des disparus, par l'intermédiaire de leurs associations, ont, faut-il le rappeler, déjà rejeté, et à maintes reprises, les propositions d'indemnisation. « Nous ne renoncerons jamais à la quête de la vérité même si l'on nous donne toute l'Algérie sur un plateau d'argent », a répliqué récemment une animatrice d'un des collectifs des familles de disparus.