Après la décision du ministère de l'Education nationale de supprimer la filière des sciences islamiques et le tollé provoqué par certaines organisations proches des partis islamistes ainsi que des étudiants des instituts spécialisés, le débat sur cette partie de la réforme du système éducatif vient d'enregistrer l'incursion des zaouïate. Réunis la semaine dernière à Blida, une soixantaine de représentants de confréries religieuses se sont prononcés contre la suppression des sciences islamiques. Faisant l'amalgame avec la réconciliation nationale à laquelle invite le président de la République, les représentants de ces associations lancent un pressant appel au premier magistrat du pays afin d'intervenir et d'annuler la décision du ministre de l'Education nationale. C'est cette prise de position qui fera réagir l'Union nationale des zaouïate d'Algérie (UNZA) que préside le Dr Mahmoud Chaalal. Rencontré au siège de son cabinet médical, il n'omettra pas de fustiger avec véhémence cette incursion de soixante zaouïate à qui il nie toute représentativité. Après avoir rappelé le rôle éminemment conciliateur des zaouïate, notre interlocuteur fera part de son étonnement de voir certains de ses confrères dévier de cette noble mission. Soutien indéfectible à la démarche présidentielle Dans un communiqué dont il remettra une copie à El Watan, il attire l'attention des zaouïate algériennes sur la nécessité de s'en tenir à l'engagement de soutenir le projet du président de la République, tout en rappelant que cette démarche est dictée par les principes du Coran et de la Sunna. Insistant sur le soutien total à la démarche présidentielle dont la réconciliation nationale constitue une pierre angulaire, le président de l'UNZA souligne que « l'annulation ou la confirmation de la filière des sciences islamiques est du seul ressort du président de la République qui jouit de la confiance populaire. Ce qui l'autorise à prendre toutes les initiatives susceptibles de concrétiser son projet. » Cette prise de position de l'UNZA sonne comme un rappel à l'ordre à l'ensemble des confréries religieuses qui seraient tentées de suivre l'exemple de la soixantaine d'entre elles qui viennent de s'illustrer à partir de Blida. Suffira-t-il à ramener la sérénité chez les adeptes qui se préparent à engager un véritable débat sur la réconciliation nationale en faisant appel à des personnalités nationales, à l'image d'Ahmed Ben Bella qui aurait donné son accord pour participer, sous la houlette de l'UNZA, à la mise en place d'une commission qui envisage de promouvoir le projet de réconciliation ?