Le ministre soutient que ces réajustements sont indispensables à la modernisation du système éducatif national. Les mouvements de protestation qui se sont déclenchés çà et là pour contester les directives de la commission chargée de la réforme du système éducatif relatives à l'annulation de la branche des sciences islamiques du cycle secondaire, ont fait réagir hier Boubekeur Benbouzid. Lors d'une rencontre bilan sur la réforme du système éducatif avec les représentants de l'Unesco, tenue hier au siège de son département, le ministre de l'Education s'est vu obligé d'expliquer pour la énième fois les raisons réelles de cette décision. «Contrairement à ce qui est avancé ici et là, il faut préciser que les huit spécialités qui ne figurent plus dans la nomenclature des filières de l'enseignement secondaire, n'ont pas été supprimées de la gamme des spécialités universitaires», a déclaré M.Boubekeur Benbouzid. Et d'ajouter :«Les instituts supérieurs des sciences islamiques continueront à exister et à accueillir des diplômés de l'enseignement secondaire pour leur offrir un enseignement de qualité dans les différentes spécialités des sciences islamiques». Pour répondre au mouvement de contestation conduit par les organisations islamistes, le ministre a précisé que leur colère n'est nullement justifiée du fait que, dès la rentrée universitaire prochaine, il sera permis à tous les bacheliers de postuler dans la filière de sciences islamiques. Le ministre estime que ces «perturbateurs» qui, en réalité, ne veulent que saboter la réforme du secteur, sont en train d'intoxiquer et de dérouter l'opinion publique. «Il faut éloigner la politique de l'école», clame le ministre. Ainsi et dans le cadre de la restructuration du secteur de façon à consolider l'enseignement de base, les branches des lettres, sciences islamiques, techniques comptables, lettres et sciences humaines, électronique, chimie, travaux publics... ont été «reportées» vers le cycle d'études universitaires. Quant à l'enseignement des sciences islamiques en tant que discipline dans les programmes officiels de l'éducation nationale, «il n'a jamais été supprimé, et on n'a jamais eu l'intention de le faire», dira le ministre. «Bien plus, poursuit-il, cette matière constitue une dimension fondamentale dans le programme de ce département à partir de la première année primaire jusqu'à la fin de la deuxième année secondaire et ce, dans toutes les filières». Aussi, M.Benbouzid insiste sur le fait qu'il serait «fallacieux de croire que le ministère de l'Education puisse entreprendre la mise en oeuvre d'une réforme amputée d'une discipline à la base même du système des valeurs». Enfin, et pour mettre une fois pour toutes les choses au clair, le ministre précise que ces réajustements, indispensables à la rénovation et à la modernisation de notre système éducatif et à sa mise à niveau, n'impliquent aucune compression des effectifs enseignants, quelle que soit leur spécialité. «Les surnombres qui seraient éventuellement enregistrés dans l'une des huit disciplines reportées vers l'enseignement supérieur contribueront à un meilleur encadrement de nos élèves», rassure le responsable du secteur. Quant à l'objet de la rencontre, après avoir dressé le bilan concernant l'état d'avancement des réformes qui est estimé à 60%, le ministre interpelle les organisations internationales telles que l'Unesco, l'Alesco et l'Isesco qui ont soutenu les réformes dans ce secteur en apportant une aide financière assez conséquente évaluée à 750.000 dollars dans le cadre du Pare (Programme d'appui à la réforme éducative) à apporter leur aide en matière de formation des formateurs et l'élaboration et conception des programmes et manuels et ce, à travers leur savoir-faire et leur technicité.