S'expliquant sur la question des réformes dans les différents secteurs, le chef du gouvernement a précisé que la réforme ne sous-entend nullement un bradage. « Nous n'avons pas attendu le petit et grand Moyen-Orient pour enclencher des réformes dans notre pays. Nous avons introduit des changements selon nos besoins », dira M. Ouyahia. S'étalant sur la réforme du secteur éducatif, plus précisément sur la suppression de la filière des sciences islamiques, l'orateur explique que cette démarche n'est pas en contradiction avec nos valeurs ni avec notre religion. « Nos écoles ont de tout temps dispensé l'éducation islamique. En 1980, nous avons décidé d'introduire la filière en question. Est-ce que cela sous-entend qu'avant 1980 nous étions en contradiction avec notre religion ? Soyons réalistes », s'est-il exclamé en précisant qu'en Algérie, « il existait 28 filières qui ont été revues à la baisse et révisées dans le cadre de la réforme, pour les réduire à six grandes filières, alors que dans les autres pays, il n'existe que quatre filières ». M. Ouyahia a tenu à rassurer les enseignants et les étudiants en affirmant que « les cinq grands instituts spécialisés dans l'enseignement des sciences islamiques ne seront jamais fermés et qu'en outre, il existe une école nationale pour la formation des cadres des affaires religieuses, sans omettre les zaouïas ». Haussant le ton, M. Ouyahia a indiqué que la décision de supprimer la filière des sciences islamiques n'a pas été prise par M. Benbouzid, ministre de l'Education nationale, mais par l'Etat algérien, puisque la réforme du secteur a été engagée par l'Etat lui-même. « Cette décision est irrévocable et nous ne comptons pas faire machine arrière », a lancé M. Ouyahia, qui a tenu à ajouter à l'égard des députés du MSP, qui, visiblement, n'étaient pas d'accord avec cette réplique du chef du gouvernement, que « si des doutes persistent autour de cette démarche, la question sera alors débattu en Conseil des ministres ».