Sept millions de dinars ont été alloués à l'APC des Issers dans le cadre du Programme communal de développement (PCD) de l'année 2005. La subvention « nettement inférieure à celle des années précédentes » est « très en-deçà des besoins de la collectivité », a commenté le P/APC, M. Belaïd. Son premier adjoint, M. Aïssi, ironisera : « Cela représente le fonds de roulement d'une petite entreprise familiale. » C'est que la commune des Issers, d'une superficie de 67 km2 et qui compte plus de 35 000 habitants répartis sur 11 villages, « a besoin d'au moins 5 milliards de centimes pour prétendre aspirer à un semblant de développement local », diront nos interlocuteurs. « Nous invitons ceux qui ont décidé de cette somme à venir voir nos villages. Les routes sont dégradées, le réseau d'assainissement est complètement inexistant et celui de l'alimentation en eau potable (AEP) a besoin d'être revu. » M. Aïssi s'attarde sur ce dernier point pour nous expliquer : « Cet été nous risquons d'avoir de sérieux problèmes du côté de Ouanougha et Ghomrassa. » Car ces deux villages sont alimentés à partir de la chaîne de Timezrit qui enregistre moult défaillances. Revenant sur la subvention, les deux responsables déclarent qu'« il n'y a pas d'équilibre dans la répartition des budgets ». Il y a des communes riches et d'autres complètement déshéritées ; allouer la même subvention à toutes les APC est inconcevable, commentent-ils, expliquant que, « cette année, c'est presque la même chose pour toutes les communes ». M. Belaïd révèle que plus de 50% du budget communal, constitué essentiellement d'impôts des commerçants, vont au chapitre « fonctionnement ». Du côté de la population, c'est le ras-le-bol total. « Tout est mensonge. Que des promesses de la part de nos responsables », s'indigne un citoyen de Ghomrassa, qui estime que la population est abandonnée à elle-même. « Ni eau courante, ni assainissement, ni éclairage public, ni subvention pour le mouvement associatif, pourtant seul à même de limiter les dégâts des fléaux sociaux qui minent la jeunesse », a-t-il ajouté.