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Donner la parole aux acteurs
Le Livre, mémoire de l'histoire
Publié dans El Watan le 09 - 06 - 2005

Environ 3000 livres en langue française sur la période de la guerre d'indépendance de l'Algérie ont été écrits entre 1955 et 2005, du côté français et du côté algérien.
Ce recensement, effectué par Benjamin Stora dans son dictionnaire des livres de la guerre d'Algérie (L'Harmattan, 1996) et dans son dernier ouvrage Le Livre, mémoire de l'histoire. Réflexions sur le livre et la guerre d'Algérie (éditions Le préau des collines, mai 2005), n'inclut pas les ouvrages édités en arabe ou en anglais. Ce qui est considérable, alors qu'on a beaucoup dit en France qu'il n'y avait pas suffisamment d'écrits sur cette période. « L'amnésie, c'est confortable, estime Benjamin Stora, cela permet aux pouvoirs politiques de se défausser sur les crimes et exactions. Il y a de quoi juger depuis longtemps. Comment se fait-il qu'il y ait cette espèce de décalage entre le discours officiel sur l'absence de témoignages et la réalité. Il y a des récits et des témoignages très précis. » Du côté français, parmi les groupes qui ont produit des écrits en termes de témoignages, d'autobiographies, de mémoires... c'est celui des militaires appelés du contingent, officiers gaullistes, antigaullistes, proches de l'OAS, anti-OAS... C'est essentiellement une littérature de vaincus de l'histoire. L'autre groupe qui se détache, c'est celui des pieds-noirs, et dans ce groupe d'Européens d'Algérie, ce sont surtout les femmes qui ont écrit. Là aussi c'est une littérature de vaincues, mais doublement vaincues : en tant que femmes méditerranéennes et en tant que femmes attachées à l'Algérie française, en grande partie. Le troisième groupe qui a émergé dans les années 1980-1990, c'est le groupe de beurs (enfants d'immigrés), d'immigrés qui ont vécu la guerre dans l'immigration à travers la Fédération de France et d'exilés des années 1990, notamment des femmes. Ce groupe est favorable à l'Algérie indépendante. Le dernier groupe qui émerge, c'est celui des enfants de harkis : quatre livres sont sortis à la même période (il y a deux ou trois ans), écrits par des jeunes femmes. En Algérie, le groupe dominant est celui des combattants (dans les maquis, dans l'appareil diplomatique, à l'extérieur). En plus de ces mémoires, apparaît de plus en plus dans l'historiographie algérienne un travail d'historiens. Des recherches sont réalisées sur l'ALN, sur le FLN, sur les maquis, etc. Le genre dominant est le plaidoyer et l'autobiographie à travers les mémoires d'acteurs. Beaucoup d'autobiographies se présentent comme des romans, particulièrement en Algérie, constate Benjamin Stora. L'historien relève que la part de la fiction est plus forte du côté algérien que du côté français, parce que « la guerre est cruelle pour les Algériens, elle revêt un aspect insupportable, les auteurs échappent à cette cruauté par la fiction. La guerre vécue du côté algérien est incontestablement dure ». En France, il y a eu deux, trois grandes périodes de production littéraire : celle des vaincus de l'histoire (les pieds-noirs et les soldats) qui occupent le devant de la scène pendant 20 ans en France pour expliquer la perte de l'Algérie française, la nostalgérie. Les Français qui sont dans le camp des vainqueurs - ceux qu'on appelle les pieds-rouges, et les porteurs de valises - ont commencé à écrire beaucoup plus tard, « parce que lorsqu'on a gagné une guerre, on n'a pas besoin de se justifier, le combat était juste ». Du côté algérien c'est le même phénomène, les mémoires d'acteurs sont récentes. Là aussi, la guerre gagnée et l'indépendance acquise, il fallait passer à autre chose, la construction de l'Etat-nation, il n'y avait pas besoin de se justifier. Benjamin Stora observe qu'il n'y a jamais eu de prix littéraire en France accordé à des romans qui ont pour sujet la guerre d'Algérie. Le livre, note Benjamin Stora, devient pour les historiens une archive, un matériau pour l'écriture de l'histoire. Pour écrire l'histoire, les archives administratives ne suffisent pas. « On ne peut pas continuer à écrire des livres d'histoire, par exemple sur la résistance algérienne, si on n'a pas soit la parole des acteurs, soit leurs récits de vie imprimés. La bibliothèque est devenue un lieu d'archives fondamental. » « Ce qui est nouveau, aussi bien en Algérie qu'en France, ce sont les ouvrages à caractère historique de distance », constate l'historien.

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