Les ministres des Finances des pays riches ont annoncé, hier, l'effacement immédiat de la dette multilatérale de 18 pays pauvres, pour un montant de 40 milliards de dollars. Cette annonce intervient à un mois du sommet du G8 à Gleneagles et prévoit que 18 pays bénéficient immédiatement d'une annulation de leur dette envers le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), qui s'élève à 40 milliards de dollars. Il s'agit du Bénin, de la Bolivie, du Burkina Faso, de l'Ethiopie, du Ghana, de Guyana, du Honduras, de Madagascar, du Mali, de la Mauritanie, du Mozambique, du Nicaragua, du Niger, du Rwanda, du Sénégal, de la Tanzanie, de l'Ouganda et de la Zambie. Dans les 12 à 18 prochains mois, 9 autres pays bénéficieront d'une mesure similaire, pour 11 milliards de dollars. 11 pays supplémentaires pourront bénéficier d'une annulation de 100% de leur dette, pour un montant de 4 milliards de dollars, une fois qu'ils auront atteint les critères nécessaires. Au total, l'annulation de la dette pourra donc s'élever jusqu'à 55 milliards de dollars, dont 6 dus au FMI, 44 à la Banque mondiale et 5 à la BAD. L'accord prévoit, ainsi, que les pays riches compenseront la perte des remboursements des pays pauvres envers ces deux institutions. Cet accord, notons-le, est intervenu « quatre jours après une visite du Premier ministre britannique Tony Blair à Washington, dont les discussions avec le président américain George W. Bush ont, semble-t-il, pesé lourd dans la balance ». La proposition américano-britannique ébauchée mardi à la Maison-Blanche, soutenue par le Canada, a servi de fondement aux négociations de ces derniers jours, la France et l'Allemagne plaidant pour que l'annulation de la dette préserve les moyens d'action de la Banque mondiale et de la BAD, chaque dollar de dette effacé devant être remplacé à leurs yeux. Il en est de même pour la proposition franco-allemande de taxation des billets d'avion « qui a été peu discutée, mais fait encore partie du programme de travail du G8 », selon le ministre allemand des Finances, Hans Eichel. Cependant, l'accord annoncé hier stipule : « Dans la perspective du sommet de Gleneagles du 6 au 8 juillet, les pays du G8 continuent à travailler sur les moyens d'accroître le montant de l'aide au développement, notamment sur la proposition britannique d'IFF (facilité financière internationale) et sur la proposition franco-allemande de taxation des billets d'avion. » Notons enfin que les actionnaires du FMI, de la BM et de la BAD devront approuver ces mesures lors d'assemblées générales en septembre.