Les comités de soutien ont laissé place hier à un comité d'accueil impressionnant pour l'arrivée de la journaliste de Libération. En plus de la famille de l'ex-otage, détenue en Irak depuis 157 jours, tous les officiels ont tenu à être présents à la base militaire aérienne de Villacoublay, près de Paris, à commencer par le président Jacques Chirac. Même l'ancien otage Christian Chesnot a tenu à être présent pour accueillir sa compatriote et collègue. Le compteur a arrêté d'égrener les jours. Florence Aubenas est de retour chez elle. Après une brève escale à Chypre, où elle a été accueillie par le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Florence Aubenas a pris un avion spécialement affrété pour son rapatriement. Les conditions de sa libération sont encore assez floues. L'ambassadeur de France en Irak, Bernard Bajolet, ne cache pas que l'opération d'exfiltration de notre consœur a été très « dangereuse ». « Nous préparions cette issue, tout ça a été minutieusement mis au point. La libération est intervenue hier après-midi, c'était en cours de préparation depuis un certain temps. Ce n'était pas simple du tout, c'était une opération dangereuse pour nos hommes, extrêmement dangereuse, qu'ils ont menée avec un parfait professionnalisme », a noté le diplomate qui a refusé de confirmer l'hypothèse d'un versement d'une rançon. Les deux anciens otages ont passé la nuit de samedi dans les locaux sécurisés de l'ambassade. Le guide Hussein Hanoun a préféré rejoindre sa famille dès hier matin. Il a été accueilli en héros dans son quartier. Retour au bercail Amaigrie, Florence Aubenas est apparue fatiguée mais radieuse. « C'était la voix de Florence de toujours. Sa voix était bonne. Ce n'était pas une voix changée ou fatiguée. Elle était pleine d'allant, de vivacité, de drôlerie. Florence est toujours Florence », a remarqué Jacqueline Aubenas, mère de la journaliste libérée Florence Aubenas, quelques instants après s'être brièvement entretenue avec elle par téléphone. C'est le président Jacques Chirac en personne qui a appelé la famille Aubenas samedi soir pour lui faire part de la libération de Florence. La journaliste française a été emprisonnée, selon diverses sources, pendant près d'un mois avec la journaliste roumaine enlevée par un groupe irakien avec la complicité de leur guide. Elles auraient passé un mois dans la même pièce obscure. La France aurait-elle bénéficié de l'aide de la Roumaine ? « C'est une opération qui a été menée principalement par les services français. L'expérience montre que dans ce genre d'affaires, il ne faut compter que sur soi-même, mais nous avons eu une excellente coopération des autorités roumaines au plus haut niveau », répond l'ambassadeur français dans un langage diplomatique. L'heure n'est pas à la polémique mais à la joie des retrouvailles. Bienvenue chez toi Florence !