Dans le but de rapatrier les restes de leur père, un militaire de carrière tué dans le Constantinois en 1958 et enterré à Bethioua, son lieu de résidence d'autrefois, trois sœurs qui habitent actuellement à Toulouse, séjournent depuis quelques jours à Oran. Le rapatriement des restes est prévu pour aujourd'hui à partir du cimetière chrétien de Bethioua. Les trois sœurs qui sont natives de cette bourgade ont profité de cette occasion pour nettoyer le caveau familial. Elles ont été reçues dans la compassion par la population de Bethioua ainsi que par les autorités locales qui les ont aidées dans leurs besognes. Nous saurons que les trois sœurs ont réglé toute la procédure administrative liée à ce genre de rapatriement qui est une première pour le cas des familles pieds-noires d'Algérie. Le cimetière chrétien de Bethioua, de l'avis des concernées, est bien entretenu si ce n'était les affres du temps qui ont eu raison de quelques caveaux et tombes. Il y a un employé recruté en permanence dans ce cimetière pour s'occuper du gardiennage et du nettoyage des lieux. L'on se souvient que les autorités françaises, en commun avec leur homologues algériennes, ont, il y a peu, décidé soit le regroupement dans des lieux communs des sépultures qui se trouvent dans des cimetières irrécupérables, soit opter pour le rapatriement des restes vers la métropole. Il y a même eu des maires de villes françaises à grande concentration de Français d'Algérie, comme Toulon et Toulouse, qui ont offert leurs services et leurs terres pour accueillir ces sépultures.