Ce que je pensais de l'Irak et des Irakiens n'a pas changé d'un iota. J'ai aimé l'Irak avant, je l'aimerai après », a répondu l'ex-otage française Florence Aubenas à une journaliste irakienne qui lui disait sa joie de la voir revenir vivante. La journaliste de Libération, enlevée il y a 5 mois avec son guide Hussein Hanoun, a multiplié les sourires et les jeux de mots lors de sa conférence de presse. Elle a choisi de raconter sa captivité avec beaucoup d'humour. Elle avait été enlevée, le 5 janvier, par quatre hommes armés alors qu'elle se rendait dans un camp de réfugiés originaires de Falloudjah, situé à proximité de l'université de Baghdad. Elle a été rapidement séparée de son guide irakien et placée dans une cave de quatre mètres sur deux et de un mètre cinquante de hauteur, sans lumière, son unique lieu de détention. Elle avait droit à 24 pas par jour, pour aller 2 fois aux toilettes, et à 80 mots, les mains liées, même pour manger, et les yeux bandés. Elle a affirmé avoir été battue par ses geôliers parce qu'elle faisait trop de bruit et aussi quand elle était soupçonnée d'avoir parlé avec un autre otage, dont elle ne connaissait pas l'identité. Ce n'est que dix jours avant la fin de sa détention qu'elle découvre que son compagnon-otage n'était autre que son guide Hussein qui avait vécu ainsi plusieurs mois « à 80 centimètres de moi sans le savoir ! » « C'était il y a dix jours maintenant, les otages n°5 et n°6 ont été appelés ensemble en dehors de la cave et j'ai reconnu Hussein dans l'homme qui était silencieux dans la même cave que moi depuis 5 mois. » Concernant le témoignage de la journaliste roumaine, qui a déclaré avoir partagé la même cellule que Florence Aubenas pendant un mois, la journaliste s'est réfugiée avec entêtement dans le silence. « J'étais avec Hussein, c'est tout ce que j'ai à dire », a-t-elle répété de nombreuses fois aux journalistes, venus du monde entier. Toujours souriante, elle a refusé de répondre à la moindre question sur ce point. Au sujet du député UMP Didier Julia, c'étaient bien les ravisseurs qui lui avaient demandé de citer son nom. Elle a expliqué avoir lancé un appel à l'aide à Didier Julia, via une cassette vidéo, fin février, sur insistance du chef des ravisseurs, Hadji. Ce dernier lui a confirmé que son groupe n'est pas le même que celui qui avait enlevé Christian Chesnot et Georges Malbrunot.