C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, le ministre des Travaux publics lors d'une inspection qui l'a conduit à différents chantiers de la capitale placés sous la responsabilité de son département, accompagné du wali d'Alger et du responsable de la Direction des travaux publics (DTP). Le ministre, qui devait s'y arrêter pour inspecter les travaux de cet important chantier, a fait une entorse à son programme de visite. Le plan d'aménagement global du carrefour de Chevalley, pris en charge essentiellement par Hydro-Tech, reste le plus important de la capitale vu le trafic routier intense. L'ouverture de la trémie 2, dont le taux d'avancement des travaux, selon les informations recueillies sur place, est de 80%, ne peut qu'apporter une grande fluidité à la circulation routière. Cela étant, la trémie 1, reliant Bab El Oued au quartier du 5 Juillet, connaît actuellement un taux de réalisation de 75%. Sur le chantier, un ingénieur ne veut pas confirmer ou infirmer cette information. Se contentant de dire que, étant ingénieur, il travaille toujours selon des imprévus, tout en précisant qu'il lui est interdit de parler à la presse. Les personnes rencontrées sur les lieux, selon leurs dires, ne croient pas à cette « nouvelle promesse ». « La connexion entre les deux bouts de la trémie ne s'est pas encore faite. L'ENGOA n'a pas encore achevé l'aménagement des entrées de la trémie. Il reste aussi l'ouvrage de l'ancienne canalisation d'eau potable qui bloque l'avancement des travaux et qu'il faut dégager. Je ne pense pas que cela puisse se faire dans un délai de quinze jours », a déclaré un riverain. Un autre trouve que l'ouverture de la trémie 2 est peu probable « à moins que le ministre des Travaux publics n'ait parlé d'autre chose », a-t-il précisé. Nos différents interlocuteurs sont unanimes à dire que le département des Travaux publics a engagé beaucoup de chantiers à la fois pour pouvoir les contrôler tous. Les travailleurs au niveau de ce chantier ne sont pas de cet avis. « C'est vrai que c'est très difficile à réaliser, mais cela reste possible. Il suffit que les deux entreprises en charge des travaux, surtout du côté d'Hydro-Tech, mettent un peu plus de sérieux dans l'avancement des travaux », ont-ils indiqué. Alors, la trémie 2 sera-t-elle ouverte à la circulation à la fin de ce mois ? Réponse dans deux semaines. « Les travaux publics seront du ressort du ministère des Travaux publics » Amar Ghoul a visité, en premier lieu, le chantier d'aménagement des accès à la nouvelle aérogare d'Alger, pris en charge par le groupement ENGOA/ETRHB et dont le maître de l'ouvrage est la Direction des travaux publics de la wilaya d'Alger (DTP/WA) pour un coût global de 4 487 130910 da. Le ministre a émis des remarques en ce qui concerne la maintenance et l'aménagement des espaces verts. « Tous les projets des travaux publics seront désormais pris en charge par le ministère des Travaux publics. Je ne veux plus jamais entendre parler des APC, de la wilaya et de l'Edeval qui se chargent de tout et qui ne font rien. Allez-y voir comment sont devenus les espaces verts de la trémie de Clairval », a déclaré le ministre visiblement irrité. « Je veux des jardiniers spécialisés et que les travaux de l'irrigation soient assurés. A chacun son travail », a-t-il ajouté sur un ton ferme. Le ministre a également appelé les entreprises chargées de la réalisation du projet à « coordonner leurs actions » et à prévoir, avant l'hiver, des digues pour refouler, le cas échéant, les débordements des oueds environnants. « Je ne vais pas quand même me retrouver au salon d'honneur de l'aéroport avec des bottes ! », ironisa-t-il. Par ailleurs, M. Ghoul a indiqué que des « pénalités de retard » seront désormais appliquées à l'encontre des entreprises et groupe d'entreprises qui ne respecteront pas les délais de réalisation des différents projets placés sous la responsabilité de son département. Les travaux d'aménagement de ces accès à la nouvelle aérogare ont démarré le 10 janvier dernier et devront prendre fin dans un délai de six mois. Le taux d'avancement actuel des travaux de ce chantier, qui a connu une période d'arrêt, est de 27% pour les différents ouvrages et 9% pour les routes. A Oued El Karma, le ministre a jugé « acceptable » le rythme des travaux de l'échangeur reliant l'autoroute Alger-Blida et l'autoroute Ben Aknoun-Dar El Beïda. Cependant, il a émis de sérieuses remarques relatives à la conception globale de l'ouvrage dont le montant du marché est de 890 millions da. « Je veux un planning définitif pour samedi (aujourd'hui, NDLR) sur mon bureau pour approbation », a-t-il lancé à l'adresse des responsables concernés. M. Ghoul a annoncé que la partie sud de l'ouvrage sera livrée prochainement sans donner de date exacte. Pour rappel, ce tronçon s'inscrit dans le grand projet d'autoroute Est-Ouest. La dernière halte inscrite au programme de la visite du ministre des Travaux publics était au niveau du port de plaisance et de pêche d'El Djamila, à Aïn Bénian. L'ex-Madrague est considérée comme « un poumon » économique et touristique (loisirs) pour la capitale. La concrétisation de cet ambitieux projet nécessite, selon le plan de conception, la destruction des maisons du boulevard du Front de mer. L'aménagement et la protection du port d'El Djamila sont confiés au groupement GTRAM sous la direction de la DTP. Le chantier a démarré début 2005 avec un coût financier de 1 359 182 659 da. Il devrait être livré dans un délai de trente mois.