Le plan Delphine pour la saison estivale 2005 est mis en œuvre depuis jeudi 16 juin par le commandement de la Gendarmerie nationale. Lancé officiellement à partir de Tipaza, Delphine 2005 devra mobiliser au niveau national, et ce, jusqu'au 10 septembre, 45 000 hommes, 4200 motocyclistes, 7240 véhicules, 9 hélicoptères et 180 équipes cynotechniques (maîtres-chiens). Le plan est un dispositif de sécurité des sites balnéaires et des principales voies de communication et routes secondaires qui y mènent, prenant ainsi en charge la bande côtière du pays, longue de 1200 km. Pour cette année, les moyens humains et matériels ont été revus à la hausse par rapport à la forte affluence de vacanciers attendue à travers le pays. Pour rappel, Delphine 2004 avait mobilisé 38 000 gendarmes. « Pour 2005, nous avons mobilisé 7000 hommes supplémentaires par rapport à l'année dernière afin d'assurer le maximum de sécurité sur les sites comme sur les routes. Cela s'explique aussi par le fait que nos concitoyens résidant à l'étranger seront en très grand nombre cet été », soutient le colonel Douaghi, chef de la division de la sécurité routière au commandement général de la Gendarmerie nationale. Comme à l'accoutumée, les plages à forte concentration de baigneurs se verront surveillées H24 par les brigades « balnéaires » de ce corps de sécurité, reconnaissables à leur tenue décontractée composée de short et de chemisette de couleur verte. Les « petites » plages autorisées à la baignade bénéficieront, quant à elles, des visites quotidiennes de la part du même corps de sécurité. « Ce sont des brigades mobiles qui sont astreintes à se rendre sur tous les sites (plages). Les citoyens doivent sentir un climat de quiétude tout au long de leur séjour estival », poursuit le colonel Douaghi. Le plus gros travail reste cependant la sécurisation des axes routiers où d'importants effectifs de la gendarmerie seront déployés. Les moyens seront combinés (terrestres et héliportés) de telle sorte à mieux contrôler tous les carrefours, les tronçons routiers (routes nationales, chemins de wilaya, etc.) et les zones d'occupation, que sont les centres de vacances, les clubs touristiques, les campings... « La mission première demeure la sensibilisation quant au respect du code la route », soutient-on encore à la Gendarmerie nationale. « Notre but n'est pas la course au retrait de permis de conduire, car si nous étions amenés à ne faire que cela nous serions en mesure d'en retirer des dizaines de milliers par jour. Nos éléments seront de toute évidence fermes en ce qui concerne l'application de loi, tout en faisant preuve de conciliation si la nécessité se fait sentir », ajoute le chef de la division de la sécurité routière. Depuis l'application de la nouvelle loi sur la circulation routière, le 1er mars 2005, les accidents de la route se font de moins en moins nombreux. En témoigne le bilan comparatif des accidents enregistrés durant les cinq premiers mois de 2005 par rapport à ceux de l'année 2004 : 7854 sinistres en 2005 contre 9184 en 2004, soit 14,48%. Durant la même période, le nombre de morts est également à la baisse. En 2004 (les cinq premiers mois), les routes ont tué 1224 Algériens, alors qu'à la même période en 2004, les accidents ont été la cause de la mort de 955 citoyens. « L'application du nouveau code de la route est pour beaucoup dans la diminution du nombre de morts. Ceci dit, même si un seul décès est enregistré, c'est une perte incommensurable pour le pays », souligne le colonel Douaghi. Initiatrice de la nouvelle loi sur la circulation routière (04-16), la Gendarmerie nationale émet certaines recommandations, entre autres, et pour plus d'efficacité, le contrôle du Centre national de prévention et de sécurité (CNPRS) par les services du chef du gouvernement. Le CNPRS est actuellement sous la tutelle du ministère des Transports. Les routes de Tipaza, qui vient de subir un acte terroriste il y a quelques jours, sont « prises d'assaut » par les hommes en vert. Dix postes fixes dotés de lignes téléphoniques à l'attention des usagers de la route sont déployés tout au long du tronçon de la RN11, longue de 110 km, soit un poste tous les 10 km. Ces postes travaillent 24 heures sur 24. L'acte commis par les terroristes à Hadjret Enness, où quatre personnes dont deux gendarmes ont trouvé la mort, a amené le commandement à renforcer le dispositif même dans l'arrière-pays.