Le commandement de la Gendarmerie nationale a organisé, jeudi à Chéraga, une conférence de presse afin de présenter les résultats du plan Delphine en termes de sécurité routière. Le plan Delphine, effectif depuis 2001, est un dispositif de prévention et de sécurité, mis en œuvre par la Gendarmerie nationale durant la saison estivale pour faire face à l'activité particulière de cette période de l'année. Il prévoit une présence massive des gendarmes sur le terrain à des fins de dissuasion et ciblant essentiellement les foyers connus pour une recrudescence de la délinquance et de la criminalité. Le plan Delphine, qui a été mis en place entre le 1er juin et le 31 août derniers vise, de façon générale, à la préservation de l'ordre et de la sécurité publics. Ceci passe par une occupation du terrain et une présence continue de la Gendarmerie nationale pour assurer la protection des personnes et des biens et veiller à la sécurisation des lieux de détente et de loisirs très fréquentés durant la saison estivale. Le plan Delphine, c'est aussi et surtout la surveillance des voies de communication pour la prévention des accidents de la circulation routière. En effet, il faut savoir que la Gendarmerie nationale a à sa charge la majeure partie du réseau routier, environ 80% du territoire national. C'est pourquoi la sécurité routière constitue l'une de ses grandes priorités, consacrées à 59% de son activité en 2006. Ce volet du plan Delphine de la saison estivale 2007 a donc été évoqué par le commandant Ali Bellouti de la Division de la sécurité routière (DSR). Le conférencier a relevé une augmentation, estimée à 6,21% par rapport à 2006, des accidents de la route. On en dénombre 7 456, ce qui signifie un plus grand nombre de victimes. Celui-ci est également en hausse de 8,8% par rapport à l'an dernier, ce qui nous amène à 1 063 morts et 13 547 blessés. Répartis sur trois mois, ces chiffres nous donnent des moyennes de 83 accidents, 12 morts et 150 blessés par jour. Pour mener à bien le plan Delphine, la Gendarmerie nationale n'a pourtant pas lésiné sur les moyens à engager puisque ce sont 3 618 motocyclettes et 7 501 véhicules qui ont été mis à la disposition des 44 152 hommes mobilisés auxquels s'ajoutent 200 équipes cynotechniques et 9 hélicoptères. Par ailleurs, les dispositifs de prévention routière prévoyaient d'abord des postes fixes chargés de la régulation des flux de la circulation routière et du contrôle des usagers de la route. Ensuite, les patrouilles mobiles, agissant dans les intervalles des postes de régulation, observent le flux de la circulation aux points d'engorgement et répriment les infractions constatées. Et enfin, les patrouilles de surveillance aérienne du réseau routier. Ajoutez à cela 5 137 radars et 204 télétachymètres. Malgré toutes ces dispositions, le nombre d'accidents de la route est en hausse et cette situation incombe aux automobilistes. Face à cette situation, la Gendarmerie nationale a décidé de prendre des mesures pour la préparation du plan Delphine 2008. Elle envisage la multiplication des barrages routiers et des patrouilles suivant les données constatées. Il est également prévu de renforcer l'effectif chargé des missions de police de la route et de sensibiliser les citoyens sur les dangers de la route et la nécessité de respecter davantage les règles élémentaires du code de la route. Néanmoins, le conférencier a tenu à préciser que tous ces efforts, même s'ils sont nécessaires, ne suffisent pas pour lutter contre le phénomène de l'insécurité routière. Pour appuyer les efforts de la Gendarmerie nationale, il faudrait mettre en œuvre une politique nationale qui prévoira la révision des textes législatifs et réglementaires régissant le domaine de la police de la route, en les durcissant. Amina Hadjiat