Béjaïa sera prochainement dotée d'un port moderne résolument tourné vers l'avenir. L'entreprise portuaire y travaille d'arrache-pied avec notamment la construction d'un terminal à conteneurs vaste et équipé en conséquence pour décharger et entreposer le temps nécessaire au transit 150 000 EVP (105 000 conteneurs) à l'horizon 2008, au lieu des quelque 30 000 EVP à peine aujourd'hui. On a pu constater sur le site judicieusement choisi à cet effet un rythme de travail soutenu et un taux de réalisation suffisant, faisant de l'hypothèse de livraison de l'infrastructure d'ici la fin de l'été un pronostic tout fait réaliste. L'échéance paraît d'autant vraisemblable que les équipements de levage (5 portiques de stockage sur pneus) pour conteneurs de 20 et 40 pieds sont montés et pour certains déjà opérationnels. Une fois achevé, ce terminal à conteneurs géant hissera le port de Béjaïa au tout premier rang des infrastructures portuaires algériennes sans doute, même plus important que celui d'Alger qui n'arrive pas à concrétiser ses projets d'extension. Le port de Béjaïa, qui jouit d'une position géographique avantageuse, pourra, par ailleurs, jouer un rôle non négligeable à l'échelle maghrébine et méditerranéenne. La concrétisation d'un certain nombre d'investissements, notamment ceux projetés par la société Cevital (exportation de produits agroalimentaires et autres à partir du port de Béjaïa) et par l'entreprise portuaire (appel aux exportateurs pour rentabiliser les conteneurs qui retournent à l'étranger souvent vides), constitue un autre motif de conviction quant aux perspectives de développement, particulièrement favorables à cette infrastructure portuaire promise à bel avenir. modernisation Pour le jeune et dynamique PDG de l'Entreprise portuaire de Béjaïa, Abdelkader Boumssila, le port de Béjaïa doit d'ores et déjà songer à se tailler une place de choix dans la division internationale du fret maritime en mettant à la disposition des opérateurs du commerce mondial une infrastructure portuaire qui répond parfaitement à leurs exigences, sans quoi ils feraient transiter leurs marchandises par d'autres ports. Et beaucoup de pays travaillent actuellement à la modernisation de leurs ports tant les enjeux économiques et financiers sont importants. C'est précisément l'objectif de la joint-venture que l'entreprise portuaire de Béjaïa vient de constituer avec la société singapourienne Portec dans le but d'organiser et d'exploiter le terminal à conteneurs une fois achevé. La joint-venture dénommée « Mediterranean Multipurpose Terminal-MMT » aura la forme d'une société par actions au capital social de 2 millions de dollars dont 51% des parts seront détenus par l'EP Béjaïa. On compte sur la firme singapourienne très expérimentée dans le domaine d'apporter au port de Béjaïa son savoir-faire dans le domaine de la maîtrise de la technologie du conteneur, de la maintenance des équipements et du management global de l'infrastructure. La société mixte se fixe d'ores et déjà comme objectifs de moderniser le traitement des conteneurs et des céréales. De passer de 30 000 EVP actuellement à 150 000 EVP en 2008, soit un taux de conteneurisation appréciable d'environ 15% à cette échéance. Il est également question d'améliorer les rendements (10 à 30 conteneurs et 50 à 400 tonnes de céréales de l'heure), de réduire d'au minimum trois fois les temps d'escale, et ce, grâce à une gestion beaucoup plus moderne, faisant la part belle à l'outil informatique. Le port de Béjaïa aurait alors une bonne réputation à l'échelle internationale, ce qui constituerait, sans doute, le meilleur gage de prospérité pour cette infrastructure qui deviendrait une destination de choix pour de nombreux armateurs et autres opérateurs du commerce international. L'EP Béjaïa espère dégager un excédent financier d'au minimum 4 millions de dollars en 2008, contre seulement 136 000 dollars cette année. Avec une telle marge bénéficiaire, il sera non seulement possible d'amortir les dépenses d'investissement en un temps record, mais également de dégager un cash flow suffisamment conséquent pour assurer l'expansion de l'infrastructure portuaire.