La 93e conférence annuelle de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui a réuni des représentants de 178 pays, a pris fin jeudi dernier à Genève, après d'intenses discussions sur l'urgente nécessité de créer des emplois pour les jeunes, d'éliminer le travail forcé, d'améliorer la sécurité au travail et de traiter ce que le directeur général du BIT, Juan Somavia, a appelé une “crise mondiale de l'emploi". Dans son discours de clôture, ce dernier n'a pas manqué de signaler que le monde fait face à une "crise mondiale de l'emploi, caractérisée par une croissance du PIB chiffrée à des milliers de milliards et des emplois au compte-gouttes”. C'est la raison pour laquelle le nouveau programme adopté par l'OIT a focalisé son intention sur les quatre objectifs stratégiques de cette organisation qui sont "la promotion des normes, principes et droits fondamentaux au travail, l'ouverture pour les femmes et les hommes de plus larges perspectives de travail décent et de revenus, l'accroissement de la couverture et de la protection sociale pour tous et le renforcement du tripartisme et du dialogue social". Le nouveau programme suggère également des initiatives en faveur "du travail décent pour les jeunes, d'une responsabilité sociale intégrée, de zones franches d'exportations" et d'une lutte plus efficace contre l'économie informelle. Compte tenu des niveaux records de chômage des jeunes enregistrés ces dernières années, les délégués de plus de 100 pays participant à la conférence ont évoqué "les voies diverses permettant d'offrir des emplois décents aux jeunes et le rôle dévolu à la communauté internationale pour progresser dans la mise en application du programme d'emploi des jeunes". Dans son rapport final, la commission sur l'emploi des jeunes de la conférence a conclu que le plan d'action de l'OIT pour promouvoir l'emploi se devait d'être "pratique et fondé sur l'acquisition du savoir, la promotion, la défense des droits des jeunes travailleurs en conformité avec les normes internationales du travail et l'assistance technique". Les délégués ont reconnu, par ailleurs, que les opportunités d'emplois décents pour les jeunes "devront s'accroître substantiellement, en particulier dans les pays en développement, où vivent 85% du milliard de jeunes recensés dans le monde". La conférence a également encouragé le Bureau international du travail à "poursuivre le rôle moteur qu'il joue dans le réseau d'emploi des jeunes lancé avec le concours du secrétaire général de l'ONU, et d'étendre l'action du réseau à d'autres pays, développés et en développement". Après avoir évoqué la situation des travailleurs dans les territoires arabes occupés, l'état des normes du travail en Colombie et dans d'autres pays, le problème du travail forcé au Myanmar, l'OIT a procédé à l'examen de 25 autres cas particuliers portant sur "la liberté d'association, la discrimination, le travail des enfants, la politique d'emploi, les inspections du travail et les salaires". Lors de la quatrième journée des travaux de la conférence, un appel a été lancé en faveur de "l'abolition, dans un délai de 5 à 10 ans, du travail des enfants dans un des secteurs les plus dangereux au monde, les petites exploitations minières et les carrières”. Cet appel à l'action vise à "libérer un million d'enfants, ou plus, âgés de 5 à 17 ans, qui peinent aujourd'hui, dans des conditions dangereuses, dans des mines et carrières de par le monde".