L'Organisation internationale du travail (OIT) fête cette année ses 90 ans. Créée en 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale, cette institution s'est fixée comme objectif fondamental la réalisation de la justice sociale dans le monde. A l'époque, la création de l'OIT était considérée comme la réponse de la communauté internationale aux préoccupations d'ordre sécuritaire, humanitaire, politique et économique. De l'avis même d'observateurs avertis, l'OIT est passée, depuis sa création, par des hauts et des bas. Le climat mondial dans lequel elle évoluait n'était pas toujours empreint de la sérénité voulue. Pour les travailleurs du monde entier, la commémoration, cette année, du 90e anniversaire de cette organisation coïncide avec une crise financière et économique sans précédent, caractérisée par le dépôt de bilan de plusieurs sociétés de renom et la mise au chômage de centaines de milliers de travailleurs. C'est d'ailleurs ce qu'a tenu à souligner hier Mme Maria Crisetti, directrice du bureau de l'OIT à Alger, lors d'une rencontre organisée au siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à la faveur de la commémoration de cet évènement. «Le travail est une source de dignité. La paix dans le monde ne peut que reposer sur la justice sociale. L'OIT se fixe comme objectif le renforcement du rôle du travail et ce, par le renforcement de la dimension sociale. En outre, la création de nouveaux emplois et l'égalité des chances d'accès à l'emploi pour les hommes et les femmes constituent quelques-uns des défis que notre organisation se doit de relever», dira-t-elle en substance. Présent à la rencontre, Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, émettra des propos sur la nécessité d'instaurer le dialogue social. Pour lui, c'est grâce à ce dialogue social engagé depuis 1991 à travers les tripartites et bipartites que nous avons réussi à faire avancer les acquis sociaux. «Sans le dialogue social, aucune stabilité, aucun développement ne peuvent se réaliser. En l'absence de dialogue social, nous risquons de passer à côté», fera-t-il remarquer. Intervenant en dernier lieu, Tayeb Louh, le ministre du Travail insistera à dire qu'aujourd'hui la priorité de l'action de l'OIT consiste en la promotion du concept de travail décent. Selon lui, ce dernier est défini comme la possibilité pour toutes les femmes et les hommes d'obtenir un travail dans des conditions d'équité, de sécurité et de dignité humaine. Concernant la nécessité d'une représentation équitable et juste entre les différentes régions du monde au sein de l'OIT, M. Louh rappellera que «les pays industrialisés continuent d'occuper de façon permanente 10 sièges sur les 56 que compte le groupe des gouvernements au sein du conseil d'administration du BIT, alors que l'Afrique continue à y revendiquer l'augmentation de son taux de représentation, étant donné qu'elle est le continent qui renferme le plus grand nombre de mandants au sein de l'OIT», soulignera M. Louh. A signaler que la prochaine réunion de l'OIT se tiendra à Genève du 3 au 19 juin prochain. D'ores et déjà, le principal thème inscrit à l'ordre du jour est fixé. Il s'agit des effets de la crise économique mondiale. B. L.