Les pensions de retraite seront revalorisées dans les prochains jours, a annoncé hier le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Une augmentation de 6% sera accordée aux personnes qui ont pris leur retraite avant 1992 et de 4% à ceux qui sont sortis après cette date. Selon Tayeb Louh, 1,5 million de retraités sont concernés par cette revalorisation. Et ce en vertu d'une loi qui dispose que les pensions de retraite doivent être revalorisées annuellement, a rappelé le représentant du gouvernement. Cette augmentation intervient quelques semaines après la polémique qu'avait suscitée le ministre en affirmant que la Caisse nationale de retraite était déficitaire.Sur un autre registre, Tayeb Louh a fait savoir que des brigades d'inspecteurs seront mises en place pour déterminer les abus en matière d'utilisation des cartes du système du tiers-payant. Ces brigades passeront au peigne fin aussi bien les dossiers des assurés que le fichier des médecins prescripteurs, a précisé le ministre. D'après lui, la procédure de contrôle médical sera plus rigoureuse. Cette action vise à préserver l'équilibre financier du système de sécurité sociale qui serait menacé de déficit à long terme si la situation perdure, a affirmé le premier responsable du département de la sécurité sociale. Le ministre effectuait une visite d'inspection dans plusieurs agences de la Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas) et une annexe de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac). Au cours de cette visite, plusieurs dysfonctionnements ont été relevés. Au moment où Tayeb Louh assurait que tous les médicaments essentiels et dont ont besoin les malades étaient remboursables, un employé d'une agence Cnas a soutenu le contraire en indiquant que plusieurs citoyens se voient refuser le remboursement car les médicaments prescrits et qui sont nécessaires ne faisaient pas partie de la nomenclature des médicaments remboursables. Le ministre déclarera à ce propos que, désormais, les citoyens doivent demander à leurs médecins de leur prescrire des médicaments remboursables. Il convient de signaler qu'une note du ministère a instruit, il y a deux mois de cela, les organismes de sécurité sociale à effectuer des remboursements de l'ordre de 100% uniquement au profit de la catégorie des retraités qui touchent moins que le Salaire national minimum garanti (SNMG), selon l'employé de l'agence Cnas. Ainsi, une veuve qui perçoit une pension de réversion (pension que percevait son défunt mari et qui est versée à l'épouse après son décès), quand bien même elle serait inférieure au SNMG, n'ouvre pas droit à un remboursement complet. Concernant le dispositif pour les chômeurs âgés entre 35 et 50 ans, un découpage par régions sera effectué, et une structure composée de plusieurs conseillers sera instituée au niveau du ministère du Travail et de la Sécurité sociale pour superviser ce dispositif mis en place en avril dernier. Des lenteurs ont été constatées dans l'étude, la sélection et la validation des dossiers. Certaines conditions dissuadent les personnes intéressées de postuler pour suivre la procédure et monter des projets. Il en est ainsi de la clause qui exige du candidat d'être inscrit depuis au moins six mois à l'Agence nationale de l'emploi et de la main-d'œuvre (ANEM). Près de 6176 dossiers ont été déposés et sont à l'étude au niveau de la Cnac à l'échelle nationale. Des négociations sont en cours avec les représentants des banques pour rendre les mécanismes de financement plus fluides. Les initiateurs de ce dispositif ambitionnent de créer plus de 180 000 emplois d'ici à cinq ans.