A l'initiative des éditions Barzakh et de la Fondation Pro Helvetia (fondation culturelle suisse), la Bibliothèque nationale d'Algérie (BNA), El Hamma, Alger, a accueilli samedi deux écrivaines libanaise et algérienne. Il s'agit respectivement de Mme Hoda Barakat et de Mme Maïssa Bey, et cela pour débattre du thème « Le roman et la guerre ». Dans son intervention, Mme Hoda Barakat relève avoir appris de la guerre plus de choses sur la vie que ce que lui a inculqué l'école. « Le monde des adultes et l'humanité, je les ai connus à travers la guerre », la guerre civile du Liban déclenchée en 1975. Avant cette tragédie, poursuit la même voix : « J'avais dans l'esprit que l'être humain n'aime pas la violence. » Aujourd'hui, « je cherche comment intégrer dans notre mémoire cette violence. Le monde continue de nous surprendre de par les capacités des hommes à détruire leurs semblables et de perpétuer la violence ». De son côté, Mme Maïssa Bey indique qu'avec l'avènement de l'indépendance de l'Algérie en 1962, elle croyait que « notre pays a tourné à jamais la page de la violence ». Néanmoins, ce n'est pas le cas. Le pays a sombré dans le tragique dans les années 1990. Ainsi : « Nos enfants ont à leur tour vécu ce que nous avons connu durant la guerre de libération. Et je me demande qu'est-ce qui pousse les êtres humains à attenter à la vie de leurs semblables. » Notons que Hoda Barakat a publié en 1985 un recueil de nouvelles puis un roman La pierre du rire en 1990, de par lequel elle obtint le prix Al Nâqid. Suit Les illuminés en 1999. Laboureur des eaux est récompensé du prix Naguib Mahfouz en 2002. Quant à Maïssa Bey, elle obtint le prix de la société de Gens de lettres pour son livre Nouvelles d'Algérie (éditions Grasset 1999). Elle fait paraître en 2002 Entendez-vous dans les montagnes, un récit autobiographique. En 2004, elle publie un recueil de nouvelles Sous le jasmin la nuit. Récemment, elle a fait paraître un roman, Surtout ne te retourne pas.