Les logements ayant suscité pourtant beaucoup d'espoir chez les postulants de la classe moyenne, en l'occurrence ceux bâtis par la formule location-vente, font l'objet aujourd'hui de vives contestations. De nombreuses familles bénéficiaires de ces logements, après qu'elles eurent été affectées, il y a de cela près de trois mois, ne cessent en effet d'exprimer leur colère. Hier, ce sont des bénéficiaires du site Les Bananiers (Bab Ezzouar) - environ 200 familles - de monter au créneau en décidant de se regrouper devant la tour 17 de ce site, ce jeudi, et ce, afin d'interpeller les autorités sur l'état jugé « déplorable » de leur cité qu'ils habitent depuis leur affectation. Les appartements qu'on leur a livrés, selon ces contestataires, « sont dépourvus de toute prestation vitale ». Il s'agit surtout, selon eux, des tours 15, 16 et 17 qui sont toujours oubliées. Le constat se résume, selon ces familles, en l'absence d'eau, de gaz et les ascenseurs ne sont même pas installés. Pis, « les branchements effectués pour l'électricité constituent un réel danger pour les habitants », selon l'un des habitants de cette cité qui compte près de 1600 logements. « Des fils électriques sont suspendus n'importe comment et à même le sol. » Ces protestataires se disent, en outre, livrés à une « insécurité totale » au niveau de leur site, non encore viabilisé. « Notre cité est investie par des consommateurs de drogues et là nous sommes exposés à un autre type de danger », regrette un bénéficiaire de ce site qui dit n'avoir pas encore rejoint son appartement « à cause de l'absence du cadre de vie minimum ». Et se plaint-il : « Je suis contraint à payer toutes les charges et le loyer malgré que je n'habite pas encore mon appartement. » Il se demande s'il est normal de payer des charges alors que « le lieu, sans viabilisation, n'offre aucune commodité vitale ». Il semble que la plupart des sites des premiers logements livrés par AADL se trouvent aujourd'hui exposés aux mêmes problèmes, de viabilisation surtout. Il en est de même pour le site de Ouled Fayet où les sous-sols des bâtiments sont noyés dans l'eau. Ainsi, le lot qui a été livré, environ 500 logements, « ne devrait pas être livré car les appartements sont inhabitables », selon l'un des bénéficiaires. Celui-ci dresse un tableau noir sur cette cité sans viabilisation. Selon lui, l'eau ne coule des robinets qu'une fois tous les quatre jours. Quant à l'ascenseur, « c'est un long trou noir ».