Une délégation d'élus espagnols des Asturies a été refoulée, hier, par les autorités marocaines de l'aéroport d'El Ayoun, capitale du Sahara-Occidental, vers les îles Canaries d'où elle était venue, a indiqué hier l'ambassadeur de la RASD à Alger, Mohamed Yeslem Beisset. Selon le diplomate, « déguisées en tenue traditionnelle sahraouie, les forces d'occupation marocaines ont organisé à l'aéroport d'El Ayoun un simulacre de manifestation contre la visite de la délégation espagnole ». Or pour l'agence marocaine de presse, MAP, ce groupe a été refoulé parce qu'il n'était « pas autorisé par les autorités marocaines à se rendre dans les provinces marocaines du Sud ». La MAP prétend qu'au moment de l'atterrissage de l'avion à l'aéroport d'El Ayoun, « des citoyens, représentant les différentes sensibilités sahraouies et les organisations de la société civile, ont organisé un sit-in de protestation contre la visite des membres de ce groupe ». Ce n'est pas la première fois que les autorités marocaines refusent à des organisations espagnoles de fouler le sol des villes du Sahara-Occidental pour s'enquérir de la situation des droits de l'homme dans ces localités qui tend à se dégrader de jour en jour. Deux délégations d'élus et de journalistes espagnols, qui ont voulu se déplacer dans la ville d'El Ayoun, théâtre d'une répression violente depuis le 23 mai dernier, se sont déjà vu refuser l'accès à la ville d'El Ayoun, les 5 et 8 juin derniers. Une répression qui n'a pas cessé depuis puisque les forces d'occupation marocaines se sont échinées sur plusieurs arrestations parmi les Sahraouis. Samedi dernier encore, une activiste des droits de l'homme sahraouie, Aminatu Haider, a été arrêtée et a été transportée de l'hôpital à la prison Lakhal d'El Ayoun. Hier, selon Mohamed Yeslem Beisset, la police marocaine a scellé le siège de l'Association sahraouie des victimes des graves violations des droits de l'homme. Ce qui démontre, selon le diplomate, une répression de tous les droits humains au Sahara-Occidental. L'ambassadeur de la RASD à Alger prend à témoin l'opinion internationale et impute l'entière responsabilité au gouvernement marocain qui a voulu, selon lui, faire des villes sahraouies un immense ghetto dont l'accès est refusé aux observateurs et à la presse étrangère. Pour sa part, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a renouvelé hier, dans une lettre adressée à Kofi Annan, son appel au Conseil de sécurité pour intervenir rapidement pour protéger les populations sahraouies contre les violations commises par les forces marocaines. Il a appelé, en outre, à la levée de l'embargo imposé aux territoires sahraouis occupés en exerçant des pressions sur le gouvernement marocain.