Il faut 4 heures de vol pour aller d'Alger à Nouakchott, capitale de la Mauritanie. Un Boeing 737-600 décolle, chaque mercredi à 19 h, de l'aéroport international Houari Boumediène. A une altitude de 1200 km et avec une vitesse de 750 km/heure, l'avion de la compagnie Air Algérie prend une nouvelle trajectoire après la suppression de l'escale à l'aéroport de Casablanca (Maroc) en vigueur ces dernières années. L'actuel couloir aérien arrive jusqu'à la wilaya d'Adrar avant de continuer dans l'espace aérien mauritanien. A bord de l'avion le 8 juin dernier nous emmenant vers Nouakchott, l'équipage conduit par le commandant Saboundji a été aux petits soins avec les 25 passagers ayant voyagé ce jour-là. Les deux charmantes hôtesses de l'air, malgré une fatigue apparente, étaient à l'écoute et promptes au service de leurs hôtes, des Mauritaniens qui rentraient au pays, soit établis en Algérie, soit en provenance de Dubaï (Emirats arabes unis), des Syriens et quelques Algériens. Il faut savoir que cette desserte (Alger-Nouakchott) rend service particulièrement aux Mauritaniens et aux ressortissants d'autres pays, notamment lorsqu'il s'agit de faire des correspondances vers d'autres destinations. Cela malgré le fait que le billet (valable trois mois) est vendu 59 000 DA, alors que celui dont la validité d'une année coûte presque 100 000 DA. Mais les passagers qui voyagent avec Air Algérie estiment qu'ils ont tout à gagner à choisir cette compagnie pour rallier la Mauritanie. A l'aéroport de Nouakchott, la température était ce soir-là de 26°C. Rapidement, tous les passagers débarquent avec le sourire et les salutations des membres de l'équipage de l'avion d'Air Algérie. La présence des forces de sécurité locale n'attire pas vraiment l'attention. D'ailleurs, la Police de l'air et des frontières (PAF) mauritanienne règle, en quelques minutes, les formalités d'usage. Le train le plus long et le plus lent A l'extérieur de l'aéroport, les propriétaires de taxi offrent leurs services vers les hôtels de la ville où les prix des nuitées sont excessivement chers : de 30 000 ouguiyas (monnaie locale), l'équivalent de 70 euros et plus. A Halima, Monotel Dar El Barqa, Novotel, Chinguetty ou Amane, les prix font fuir les touristes de passage. Reste alors les auberges où les formules de séjour sont plus abordables et flexibles. A Nouakchott, la plage est la plus visitée du fait que l'océan Atlantique offre une vue qui diffère totalement d'une mer comme la Méditerranée. Tout le temps agité et avec sa couleur perse, l'Atlantique se confond avec le désert qui caractérise la bande côtière de ce pays. Les touristes qui passent s'offrent une baignade tout en lorgnant sur les variétés de poissons qui se vendent au marché installé tout près de cette plage. 5 kg de calamars ont été vendus au prix de l'équivalent de 4 euros, dans l'après-midi de vendredi 10 juin. Non loin, l'hôtel Sabah construit récemment se veut comme un signe d'adaptation aux besoins nouveaux des touristes. Plage délimitée, bungalows modernes, restaurants et cafétérias, grand parking et autres services. Cet hôtel vient supplanter le centre Terjit vacances qui était la seule infrastructure au niveau de la plage de Nouakchott. A 60 km de la capitale mauritanienne, se trouvent les trois villages des Imraghen, situés sur l'océan Atlantique, dont les habitants sont connus pour être de redoutables pêcheurs. Selon une légende, ces villageois seraient capables, par un simple regard, de détecter s'il y a assez de poissons ou pas dans les eaux de l'océan où ils pêchent. Vivant de cette denrée et du lait, ils sont une autre curiosité de la Mauritanie. Plus loin, en allant vers Nouadhibou, deuxième ville importante du pays, se trouve le banc d'Arguin. Un parc naturel, classé mondialement réserve maritime qui regorge d'espèces animales et végétales. De cette ville, les touristes aiment voyager à bord du train le plus lent, le plus long et le plus lourd pour aller à Zouérate, ville où l'on extrait et traite le fer et le phosphate. Non loin, on trouve le village de F'déreick, avec sa couleur ocre et une atmosphère d'ascétisme. Il est vrai que le Ouali Cheikh, un saint inhumé là-bas, nargue le fort de Gouraud, un conquérant français. En se dirigeant plus au sud, on peut, en contournant la ville d'Attar, se diriger vers l'oasis de Terjit. Enchâssé entre deux montagnes, ce lieu féerique offre aux visiteurs une source d'eau qui coule de la roche des montagnes et un cours d'eau où se baignent souvent les touristes étrangers. Le voyageur en Mauritanie ne peut ignorer la ville antique de Chinguetty. Septième lieu saint de l'Islam, cette ville est réputée pour abriter une bibliothèque familiale (les Ould Habott) riche de quelque 14 000 manuscrits anciens et une petite mosquée construite au XVIIe siècle. A côté de Chinguetty, deux autres villes (Oualata et Ouadane) sont aussi une autre curiosité pour les voyageurs.