Plusieurs familles habitant le bidonville dénommé Saliba, à proximité de la zone industrielle d'Oued S'mar, vivent dans une situation des plus précaires. Leurs masures sont construites, pour la plupart, en tôle endulé et protégées de feuilles en éternit. Le calvaire de ces « malheureux » dure depuis plus de douze ans. Une résidente de ce baraquement s'est présentée à notre rédaction avec un rapport illustré expliquant de façon détaillée les souffrances de ces familles. Mme Mayouf déclare à ce sujet : « Nous suffoquons dans nos logis durant l'été et nous grelottons pendant l'hiver. La toiture de ma maison est totalement démolie suite à la chute d'un arbre. D'ailleurs, nos enfants sont malades et souffrent de difficultés respiratoires en raison des dures conditions climatiques. » Ce sont les retombées de l'alternance de la fraîcheur des nuits passées à la belle étoile, combinées à l'exposition persistante à un soleil de plomb pendant ces journées de canicule. Ces familles vivent à la cadence des promesses de relogement sans lendemain, décrétées par la succession de conseils exécutifs communaux. Les opérations de recensement se succèdent et la résorption de cet habitat précaire demeure toujours d'actualité. Aux conditions d'hygiène déplorables, se greffe au quotidien de ces habitants le péril patent d'une électrocution. En effet, l'existence de ces familles est menacée par l'écheveau de fils électriques suspendus au-dessus de leurs habitations. Le séisme du 21 mai 2003 symbolise le coup de grâce donné comme une estocade à une destinée tragiquement maltraitée. Certaines cahutes, bâties en parpaing, sont entièrement lézardées et menacent de s'effondrer sur leurs résidents. Contacté à ce sujet, M. Boudjelleb, premier vice-président de l'APC de Oued S'mar, a bien voulu nous entretenir sur la question. « La plupart de ces familles ont fui le terrorisme et viennent d'horizons divers », a-t-il déclaré en précisant que « la procédure de recensement est un acte administratif ordonné par la tutelle ». Selon notre interlocuteur, « il n'existe cependant aucune solution dans l'immédiat pour reloger ces familles, en raison de l'indisponibilité de structures d'accueil ». M. Boudjelleb se veut, toutefois, rassurant quant à l'issue heureuse de ce marasme socialement cruel. « Nous étions dans l'obligation de déloger quatre familles, qui logeaient auparavant dans une école, à la suite du séisme qui a ébranlé les régions du centre du pays », a-t-il souligné. Pour lui, cette résolution fait suite à l'application de la décision du ministère de l'Education nationale, portant sur le retour des établissements scolaires à leur vocation initiale. Le premier vice-président de l'APC d'Oued S'mar ajoute également que « quatre autres familles, qui résidaient au centre culturel et sportif de la commune, furent évacuées ». Ces familles sont domiciliées « provisoirement » sur un terrain de l'ancienne société Sempac, en attendant, dira notre interlocuteur, « de trouver la solution idoine ». M. Boudjelleb a conclu que les prérogatives de l'APC sont limitées et cette dernière reste de ce fait tributaire de quotas de logements devant être attribués par les pouvoirs publics à ces nécessiteux.