Hérité de la période coloniale, ce site constitué de constructions sommaires en préfabriqué, en tôle et parfois en dur, abrite des familles appartenant à au moins trois générations qui s'entassent dans des réduits en attendant que les pouvoirs publics s'intéressent à leur sort. Les nombreuses familles de l'ancien camp de concentration de Ras Kellouche, situé sur les hauteurs de la ville de Médéa, qui vivent dans des conditions insalubres et difficiles, ne savent plus à quel saint se vouer. Leurs difficultés ne font que s'amplifier chaque jour davantage, notamment en cette période hivernale où la température enregistre des valeurs parfois négatives. À ce propos, elles font état du problème d'approvisionnement du quartier en gaz butane faute de voies d'accès permettant l'arrivée des véhicules ravitailleurs jusqu'aux commerces proches. Ce qui contraint certaines familles à continuer à utiliser le bois et le charbon comme combustible pour le chauffage et la préparation des repas à défaut de pouvoir disposer du confort du gaz de ville, le réseau de gaz naturel étant à quelques encablures seulement du quartier. Hérité de la période coloniale, le camp de concentration est constitué de constructions sommaires en préfabriqué, en tôle et parfois en dur et abrite des familles appartenant à au moins trois générations qui s'entassent dans des réduits en attendant que les pouvoirs publics s'intéressent à leur sort. “On n'arrive que difficilement à faire sortir nos morts des habitations par manque de routes sachant que les seules voies d'accès qui existent sont défoncées et ne permettent pas la venue de véhicules jusqu'aux domiciles mortuaires”. Notre interlocuteur et néanmoins représentant des habitants de la cité fera part de la situation pénible de la vie des habitants du bidonville qui, dira-t-il, ne peuvent plus faire un pas en sortant ou en rentrant chez eux sans patauger dans la gadoue et les flaques d'eau formées des eaux usées qui se déversent des canalisations vétustes. “Les eaux usées se sont infiltrées même dans le réservoir souterrain du bain maure de proximité, contaminant les eaux utilisées pour la baignade, ce qui n'est pas sans risque pour nos familles qui s'y rendent à défaut de douches dans leurs habitations.” La patience de ces dizaines de familles qui est à bout ne semble pas avoir trouvé une oreille attentive en dépit des appels de détresse lancés dans toutes les directions. Ne voyant toujours rien poindre à l'horizon, ces familles commencent à cultiver la conviction que seules leurs voix comptent à l'occasion d'une consultation populaire. Dans une requête adressée aux différentes autorités, elles rappellent l'espoir qu'elles ont nourri lors des visites effectuées par des candidats à l'occasion d'une élection locale ou d'une élection nationale, mais cet espoir est à chaque fois vite démenti par la réalité, s'estompant juste après l'élection. Elles réitèrent leur appel en direction des autorités afin qu'une solution soit trouvée à leur calvaire en leur faisant un signe qui leur permettra d'avoir confiance dans les promesses données, c'est-à-dire de pouvoir être relogées car leur attente dure depuis près d'un demi-siècle, ou que leur bidonville qui est un stigmate d'un passé colonial pénible, puisse être rasé ou aménagé en cité raccordée aux réseaux de gaz et d'assainissement. Contacté par nos soins, le président de l'APC de Médéa nous fera savoir que l'ancien camp de concentration qui compte un grand nombre de familles, ne fait pas partie des constructions précaires recensées pour que celui-ci soit rasé. Cependant, les familles dont les habitations peuvent être classées dans la catégorie précaire ou qui ont formulé une demande pour le bénéfice d'un logement social, leurs cas peuvent être examinés dans le cadre prévu à cet effet par l'administration locale. Le même responsable reconnaîtra, en revanche, que la cité nécessite un intérêt particulier pour la réalisation des travaux de raccordement au gaz naturel et au réseau d'assainissement, ainsi que l'aménagement des voies pour la circulation automobile. M. EL BEY