A l'issue d'une longue et minutieuse enquête déclenchée le 16 janvier 2002 par le tribunal d'El Hadjar suivie de deux expertises qui auraient duré plus d'une année, l'ancien directeur de l'Office algérien interprofessionnel des céréales El Hadjar a été inculpé et écroué le 4 juin 2005. Le juge d'instruction a retenu à son encontre le détournement et la dilapidation de deniers publics, la passation de marchés non conforme à la loi, l'utilisation des biens publics pour des intérêts personnels et des tiers. Hormis le détournement, les mêmes griefs viennent d'être également retenus à l'encontre du chef de service commercial, celui du personnel, le directeur et le sous-directeur de la comptabilité et des finances et le directeur technique chargé de l'entretien. Lors de la conférence de presse qu'il a animée au siège de son institution, le procureur de la République près le tribunal d'El Hadjar a précisé qu'il a fallu deux expertises pour déterminer avec précision le montant du préjudice dont a été victime l'OAIC. Ce dernier s'élèverait à plus de 150 millions de dinars sur une dépense globale engagée de plus de 449 millions de dinars. C'est dans le même contexte que le magistrat a réussi à situer avec exactitude la part de responsabilité de chacune des personnes impliquées dans les actes qui auraient été commis. Selon la même source, la mise en accusation de plusieurs autres cadres et fournisseurs, dont deux gérants d'entreprises privées, pourrait intervenir dans les prochains jours. « Durant l'instruction du dossier et l'établissement des expertises, nous avons veillé au respect du droit des justiciables. Seul le directeur avait fait l'objet d'une mesure de contrôle judiciaire. Ce n'est que trois années après le déclenchement de l'enquête qu'il a été décidé de sa mise sous mandat de dépôt sur la base de plusieurs griefs clairement démontrés par les deux expertises. C'est également avec le même souci d'équité que le juge d'instruction a étudié les autres cas sur lesquels il devrait statuer incessamment avant de transmettre le dossier à la chambre d'accusation », a indiqué le procureur de la République.