Excédés par le cadre de vie déplorable dans lequel ils vivent depuis des mois, les habitants du lotissement Sarkina II, situé entre les cités Ziadia et Sakiet Sidi Youcef, ont saisi cette semaine les autorités locales, sollicitant une intervention rapide de leur part. En effet, dans une lettre adressée au wali de Constantine, au président d'APC, au chef de la daïra, au directeur de la santé ainsi qu'au directeur de l'ADE, les habitants de Sarkina II tirent la sonnette d'alarme au sujet d'un « grand risque de contamination de notre conduite d'eau potable, alimentant notre cité, par les eaux usées déversées à ciel ouvert et non raccordées au réseau d'assainissement des habitants de la construction illicite Rouabah ». Les signataires de cette lettre, dont une copie est en notre possession, s'inquiètent pour la santé de leurs enfants d'autant que cette conduite d'eau potable « fabriquée en amiante et réalisée par l'Eperthy en 2000 est immergée dans les eaux usées du bidonville Rouabah », jouxtant leur cité, d'où le risque de cross connexion avec les conséquences que cela peut induire pour la santé. Les habitants de Sarkina II dénoncent par ailleurs, le « piquage sauvage » de leur conduite d'eau potable par les locataires du bidonville sans autorisation de l'ADE et signalent la présence d'une « source non contrôlée » à proximité des eaux usées, une source de laquelle s'alimentent parfois certains foyers pour pallier les coupures d'eau de l'ADE. Craignant aujourd'hui de voir se déclarer dans leur cité une épidémie de maladies à transmission hydrique (MTH), les habitants de Sarkina II appellent les autorités concernées à faire preuve de célérité, en procédant notamment au changement de la conduite en amiante qui approvisionne la cité en eau potable et au raccordement du bidonville Rouabah à un réseau d'assainissement. Outre cela, les habitants de Sarkina II souhaitent également que les autorités locales entreprennent une opération de réfection des routes de la cité « impraticables à cause de la présence de trous et de crevasses ». Cela étant, il est à souligner que le relogement des habitants du bidonville Rouabah, dans le cadre de l'opération d'éradication de l'habitat précaire initié par le président de la République, est normalement prévu par les autorités, mais faute, pour l'heure, de logements sociaux achevés au niveau des nouvelles villes Ali Mendjli et Massinissa, leur transfert a été reporté ultérieurement.